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DOSSIER DETTE ALGERIE
Les raisons de la dépréciation du dollar, risque de bulles budgétaires mondiales et impact sur l'économie algérienne

Le dollar a été coté le 26 octobre 2009 à 1,5021 un euro , le 27 octobre 2009 1,4850 et le dinar algérien( 26/27 octobre 2009) selon la banque d'Algérie 107,5099 dinars un euro et 72,398 dinars un dollar avec l'once d'or dépassant 1040 dollars Quel impact sur l'économie algérienne qui a un cadre macro- -économique relativement stabilisé, une dette tant extérieure qu'intérieure relativement faible mais une sphère informelle dominante ? C'est l'objet de cette contribution certainement imparfaite et qui devra être enrichie
1- Quelle est l'évolution de la cotation du dollar et les raisons de sa dépréciation ?
Le dollar représente toujours environ 60% des transactions mondiales et les Etats-Unis d'Amérique resteront encore pour longtemps la première puissance économique mondiale la dernière réunion de Pittsburgh du G20 ayant évité d'aborder ce sujet pourtant capital pour l'origine de la crise mondiale et également les risques de ces déficits budgétaires cumulées qui risquent de provoquer des bulles budgétaires avec une hyperinflation mondiale Contribution : un e analyse d'une brûlante actualité
L'économie algérienne face à la dépréciation du dollar-quelles perspectives ?
Le dollar est coté le 26 octobre 2009 à 1,5021 un euro et le dinar algérien 107,5099 dinars un euro et 72,398 dinars un dollar avec l'once d'or dépassant 1040 dollars Quel impact sur l'économie algérienne qui a un cadre macro- -économique relativement stabilisé, une dette tant extérieure qu'intérieure relativement faible mais une sphère informelle dominante ? C'est l'objet de cette contribution certainement imparfaite et qui devra être enrichie
1.-Quelle est l'évolution de la cotation du dollar et les raisons de sa dépréciation ?
Le dollar représente toujours environ 60% des transactions mondiales et les Etats-Unis d'Amérique resteront encore pour longtemps la première puissance économique mondiale la dernière réunion de Pittsburgh du G20 ayant évité d'aborder ce sujet pourtant capital pour l'origine de la crise mondiale et également les risques de ces déficits budgétaires cumulées qui risquent de provoquer des bulles budgétaires avec une hyperinflation mondiale incontrôlée facteurs déterminants pour l'avenir des relations économiques internationales, car actuellement on assiste à nouveau à de nouvelles bulles financières ( dominance des valeurs financières qui ne créent pas de valeur) et stabilisation des valeurs technologiques, la sphère réelle n'a pas réellement repris. La crise mondiale est toujours là en gestation. Comme l'on devra éviter du moins à court terme l'illusion chinoise, peut être dans 10 ans avec l'émergence d'une importante couche moyenne, car les réserves de change chinoises de 2000 milliards de dollars proviennent essentiellement de l'exportation notamment vers les USA et l'Europe ( 1400 milliards de dollars en 2008 après l'Allemagne 1500 milliards de dollars ) et toute contraction de l'économie mondiale se répercute sur le PIB chinois qui est en valeur seulement un peu supérieur à celui de l'Allemagne . Car, il y a lieu de ramener ces agrégats globaux à la population totale , le revenu par tête d'habitant étant d'environ 4200 dollars contre plus de 45.000 pour les USA moyenne 2008 et le rapport du PNUD 2009 pour l'indice du développement humain la classant 92ème sur 182 pays .
Cependant le cours du dollar vient de dépasser la barre symbolique depuis quelques jours de 1,50 dollar un euro fluctuant depuis quatre mois entre 1,41 et 1,47 dollar un euro ayant perdu plus de 50% de sa valeur depuis 2000, certains instituts stratégiques mondiaux prévoient sa dépréciation à plus de 1,60 dollar un euro. Je rappelle que le dollar évolué ainsi -26 octobre 2000 : 1 EUR = 0,8252 USD -28 décembre 2004 : 1 EUR = 1,3633 USD -2 janvier 2006 : 1 EUR = 1.18210 USD -27 avril 2007 : 1 EUR = 1,380 USD -28 septembre 2007 : 1 EUR = 1,4272 USD -31 octobre 2007 : 1 EUR = 1,45 US - -17 mars 2008 : 1 EUR = 1,5905 USD -22 avril 2008 : 1 EUR = 1,6020 USD -15 juillet 2008 : 1 EUR = 1,6038 USD -26 septembre 2008 : 1 EUR = 1,4588 USD -18 décembre 2008 : 1 EUR = 1,4659 USD -8 mai 2009 : 1 EUR = 1,3404 USD -9 juin 2009 : 1 EUR = 1,4063 USD - 26 octobre 2009 : 1 EURO = 1,5021 et le 27 octobre 2009 , 1 EURO= 1,4850 (source Bloomberg International) .
Quelles sont les raisons de la dépréciation du dollar ? La politique monétaire des Etats-Unis d'Amérique correspond à une politique volontaire de baisse du dollar afin d'essayer de réduire le déficit commercial et de limiter la valeur réelle de leur endettement mondial libellé en dollars. Car la remontée du dollar face aux principales monnaies mondiales, supposerait une forte hausse des taux d'intérêts de la Fed et une baisse de la création monétaire, en contradiction avec le programme du nouveau président US dans la mesure où toute appréciation aurait pour conséquence le frein du marché immobilier (crédits inabordables du fait d'une hausse des intérêts sur les ménages endettés à taux variables), la consommation américaine pouvant être freinée avec le risque d'accélération des faillites des entreprises. Avant 1971, date à laquelle ou existe une relations directe entre la parité du dollar et le stock d'or ( parité fixe contenu dans les accords de Breeton Woods ,est remplacé par des taux de change flexible ) , les investissements américains à l'étranger étaient d'environ 10 % du PIB des Etats-Unis, prêtant au reste du monde , sa position extérieure n'excédait pas 4 % du PIB et les avoirs et dettes externes des Etats-Unis ne dépassaient pas 15 % du PIB américain . Avec la crise des prêts hypothécaires d'août 2007, les actifs étrangers détenus par les Etats-Unis s'élevaient à 122 % de leur PIB en actifs étrangers et leurs dettes au reste du monde à 135 %. L'endettement net extérieur de 13 % du PIB est la résultante des déficits de la balance commerciale américaine accumulés depuis les années 1980. Pour l'exercice 2010, le gouvernement des Etats Unis américain a présenté un budget de 3 552 milliards de dollars reposant sur un déficit record de 1 750 milliards de dollars en 2009 (12,3 % du PIB, cinq fois le budget annuel de la France ). Au déficit budgétaire de 2009, s'ajouteront les déficits de 2010 et 2011, le besoin en financement serait de plus de 3 000 milliards de dollars. Mais, l'apparence ne doit pas faire illusion. La résistance relative, malgré le dérapage actuel, du dollar face à l'euro est liée à la liquidation par les investisseurs américains de leurs positions sur les marchés financiers internationaux et à la politique monétaire chinoise. En effet, pour le premier cas, les agents privés ont vendu massivement les actifs qu'ils détenaient à l'étranger. Concernant les bons de trésor représentant environ 45 % de la dette totale externe des Etats-Unis, ils sont concentrés surtout au niveau de la banque centrale de Chine. Au 1er mars 2009, sur 2000 milliards de dollars de réserves de change chinois ( 20% du PIB) , la Chine détient 712 milliards de dollars de bons du Trésor (selon les statistiques américaines de juillet 2008). Malgré certaines déclarations contre l'hégémonie du dollar, la Chine continue à être un gros acheteur de bons du Trésor et certains analyses parlent non plus d'un G20 mais d'un G2 horizon 2015/2020..
2.-Quel impact sur l'économie algérienne ?
Cette dépréciation du dollar ainsi que le rythme de l'inflation mondiale ont un impact négatif sur le financement et le pouvoir d'achat des réserves de change de l'Algérie bien que n'existe pas une corrélation à 100% entre la baisse/hausse du dollar et du cours du pétrole, les hydrocarbures représentant 97/98% de nos exportations libellées en dollars. Une importante étude financière réalisée par Blomberg en date du 08 mai 2009 concernant les bons du trésor confirme mes études 2007/ 2008 concernant les risques de dépréciation des bons du trésor Algérien, du fait que début mai 2009 la Fed ayant acheté pour 590 milliards USD d'obligations et que le prix des bons de trésor américain, baisse sensiblement. Avec des taux d'intérêts directeurs allant vers zéro dont la dernière en date est celle de la BCE (1% contre 0,25% pour la FED , idem pour la banque d'Angleterre et la banque du Japon taux se rapprochant de zéro ) et malgré la déflation mondiale (environ 1% taux d'inflation) quel est le rendement réel des placements des réserves de change algérien à l'étranger qui selon le Ministre des Finances lors de la cession de l'APN de décembre 2008 l'a estimées à plus de 80% de nos réserves de change . Par ailleurs, selon les déclarations du gouverneur de la banque d'Algérie algérien en novembre 2007 devant le parlement, la Banque centrale utilise deux manières pour placer les réserves de changes de l'Algérie du moins entre 2007/2008. Les placements à l'étranger seraient de 70% en titre souverain, c'est-à-dire en bons de Trésor américains, japonais, britanniques et européens. Le second placement (30%) s'effectue via les dépôts de la Banque centrale sur le marché bancaire et interbancaire, étant déposé par la Banque centrale auprès de banques internationales qui disposent de références très élevées. Mais, à la lumière de l'expérience récente de la crise mondiale certaines cotées AAA ont fait faillite et d'autres ont d'importantes difficultés. Le problème qui se pose qui sont ces banques ou l'Algérie a placé 30% de ses réserves dans la mesure ou pour les 70% cela est garanti par les Etats.
Combien avons-nous placées à l'étranger, dans quelles banques, pour quelle durée et dans quel pays en espérant un e politique active des réserves de change en jouant sur la loi des grands nombres : 40% en dollars, 40% en euros, 5% en yen et 5% en livres sterling ? Le deuxième impact est sur la valeur de nos importations libellées en euros (60% en moyenne) et plus de 80% si l'on introduit les autres monnaies qui s ‘apprécient par rapport au dollar, pouvant assister à la même valeur mais une diminution en volume. Ce que l'on gagne en appréciation du pétrole, l'Algérie le perd en grande partie du fait de la dépréciation du dollar surtout si l'on maintient la même zone d'importation. Qu'en sera t-il si la dépréciation du dollar devait continuer dans le temps ? Fait significatif de cette méfiance vis-à-vis du dollar, fin août 2009 l'Inde s'est engagée à acheter 10 milliards de dollars en obligations émises par le FMI et la Chine pour 50 milliards de dollars, obligations libellés en droits de tirages spéciaux (DTS) valeur d'un panier de monnaies dont le dollar représente seulement 41% et les autres monnaies 59%. L'Algérie a-t-elle intérêt à reconvertir ses placements en obligations du FMI pour se prémunir contre la dépréciation du dollar ? La question reste posée et tout dépend si ses placement à l'étranger l'ont été à long, moyen ou court terme. Comme est posée cette question : la cotation du dinar officielle de plus de 100 dinars un euro et 75 dinars un dollar actuellement se rapprochera t-elle de l'équilibre ?
Il est à signaler que la cotation du dinar dépendant des fluctuations des monnaies clefs, qui est la suivante pour le 26 octobre 2009 pour les quatre monnaies clefs : dollar, achat, 72,1248, vente 72,1398- euro- achat 107,4660, vente 107,5099- livre – achat 115,1601, vente 115, 1841, et enfin yen (100) achat 80,9481, vente 80,9923. Mais la politique de la banque centrale n'est pas claire dévaluant récemment le dinar algérien tant par rapport au dollar que par rapport à l'euro entre 15/20%, alors que ces deux monnaies n'évoluent pas dans le même sens. Or, l'instabilité du taux de change, autant que l'instabilité du cadre juridique, découragent tout opérateur et ces dévaluations alourdissant les coûts à l'importation tant des équipements matières premières, et biens de consommation gonflant artificiellement tant les recettes des hydrocarbures et part là tant le fonds de régulation en dinars que la fiscalité pétrolière (voilant le déficit budgétaire pour entretenir les emplois rentes). Et ces dévaluations expliquent donc qu'à la déflation mondiale actuelle (baisse des prix) cela ne profite ni aux entrepreneurs, ni aux consommateurs algériens. Pour ce qui est de la différence entre le cours officiel celui du marché parallèle, il y a lieu de noter une baisse de l'épargne de l'émigration due à la crise économique (offre en baisse) mais également une demande amplifiée par une fuite de capitaux d'une manière indirecte. Toutefois par rapport au montant global du financement extérieur de l'économie ce montant est relativement faible. Aussi malgré les incohérences signalées précédemment, je pense que le taux de change actuel du dinar tend à l'équilibre, l'Algérie étant une économie totalement rentière et il serait imprudent malgré l'importance des réserves de change de procéder à une réévaluation.
3.-Comment analyser les cours de devises sur le marché parallèle par rapport à ces fluctuations monétaires ?
Cela renvoie premièrement à la structuration bancaire en Algérie où la masse monétaire hors banques représente environ 40% de la masse monétaire en circulation, alors que la base normale de fonctionnement de toute économie fiable se base sur le crédit, l'informel favorisant les pratiques occultes en un mot la corruption. En effet, selon la banque d'Algérie , fin 2008 nous avons 29 banques et établissements financiers et ayant tous leur siège à Alger dont 6 banques publiques et une mutuelle d'assurance agréée par les opérations de banques, 14 banques privées dont une à capital mixte, trois établissements financiers et deux sociétés de leasing avec 1057 agences. Cependant existent une nette concentration au profit des banques publiques du fait que sur un nombre de guichets 1301 ( contre 1233 en 2007) le secteur privé totalise seulement 244 guichets contre 196 en 2007 ayant donc globalement un guichet pour 26.400 habitants contre 27.400 en 2007. Cette concentration est d'autant plus nette au profit des banques publiques qui rappelons le ont été assainies ces dernières années pour plus de 5 milliards de dollars( les banques publiques étant malades de leurs clients les entreprises publiques structurellement déficitaires) , assurant en 2008 la presque totalité du financement du secteur public et 77% du financement du secteur privé contre 79,4% en 2007. Il est utile aussi de signaler que récemment le gouvernement a rétabli l'ancien article 104 de la loi sur la monnaie et le crédit autorisant les banques à entrer dans le capital de leurs filiales, mesure qui avait été interdite depuis le scandale de Khalifa. Donc l'Etat au sein des banques publiques reste prédominant étant à la fois actionnaire, administrateur, dirigeant, emprunteur, déposant et régulateur et ce bien avant la crise mondiale d'octobre 2008. Ce qui explique depuis plus de deux décennies les différents gouvernements successifs parlent de la réforme bancaire mais cette dernière n'a pas lieu en profondeur car touchant des intérêts, les banques publiques étant le lieu de la distribution de la rente des hydrocarbures. Rappelons le projet de privatisation partielle de la BDL en 1996 au moment de l'ajustement structurel avec le FMI et récemment l'abandon de la privatisation partielle du CPA. C'est dans cet optique que s'inscrit le fonctionnement de la bourse d'Alger, une hérésie économique , une bourse totalement étatique ou des entreprises publiques potentiellement déficitaires achètent des entreprises déficitaires avec la bénédiction des banques publiques, leurs assainissements entre 1991/2008 ayant coûté plus de 40 milliards de dollars au trésor public, étant revenues à la case de départ dans leur majorité, donc ce n'est pas une question seulement d ‘argent. De ce fait la situation du système financier algérien ne peut être isolée de la réforme globale et donc du mode d'accumulation. Ainsi selon le nouveau rapport Doing Business 2010 de la Banque mondiale en matière de climat des affaires concernant les réformes menées en 2008/2009, l'Algérie a eu une très mauvaise note pour le marché financier national qui se voit attribuer un score de 2,8 sur 7 avec la 132e position. Devant ce système financier officiel fleurit la sphère informelle, produit de la bureaucratie qui engendre une corruption socialisée limite la politique monétaire de l'Etat. Encore, qu'il faille distinguer la sphère informelle productive (produisant de la valeur, industries et services) de la sphère informelle spéculative marchande qu'ils ‘agit d'intégrer intelligemment, loin des mesures administratives autoritaires qui produisent l'effet inverse, car recelant de nombreux jeunes entrepreneurs acquis aux réforme et jouant actuellement comme facteur de stabilisation sociale. Car lorsqu'un gouvernement prend des mesures non adaptées aux réalités économiques et sociales, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner dans un espace de non droit.
Cela a des implications graves tant sur le plan économique (fuite fiscale) que politique divorce Etat –citoyens. Comme conséquence les nouvelles mesures gouvernementales risquent d'amplifier la sphère informelle. Certes, en 2008, le marché algérien de l'automobile a connu une forte croissance de près de 50% durant l'année 2008 par rapport à 2007, selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques dont le nombre a été de 352 315 pour une valeur de 286,907 milliards de dinars, soit l'équivalent de 3,81 milliards de dollars, contre 236 795 véhicules pour 204,531 milliards de dinars en 2007 (2,92 milliards de dollars) . Mais, ne concerne pas seulement les ménages mais les achats surtout des administrations et entreprises publiques qui ne sont pas concernés par les crédits à la consommation payant en cash sur leur trésorerie . Fait confirmé par le rapport de l'ABEF de fin 2008 en notre possession, les crédits à la consommation ont été de 100 milliards de dollars soit au cours de 75 dinars un dollar 1,3 milliard avec seulement 3% d'insolvables ( voitures et autres dont 70% pour les voitures selon nos enquêtes) soit le montant dérisoire de 900 millions de dollars ou 600 millions d'euros au cours actuel. Quant à l'endettement des ménages, selon le récent forum tenu à El Moudjahid ( septembre 209) en présence de banques publiques( le cas de la BEA étant un cas exceptionnel donc ne reflétant pas un indicateur fiable , ses surliquidités provenant surtout de Sonatrach qui est son client principal) , ce sont les crédits à l'immobilier où avec 36 millions d'habitants fin 2008 et un rythme de 250 000 nouveaux ménages par an, la demande en logement est forte mais insolvable et le risque à l'instar de la crise des prêts hypothécaires déclenchée en août 2009 ( bas taux d'intérêt puis hausse des taux ) qui risque d'accroire l'insolvabilité des ménages algériens . Aussi il faut éviter qu'à chaque problème l'on ponde une loi, qui aussitôt changé a un impact négatif sur l'image du pays, et dans la pratique des affaires, surtout dans une économie en transition où l'Algérie n'est ni dans une économie administrée, ni dans une véritable économie de marché qui ont chacune leurs propres règles de régulation, il faut être pragmatique agir au cas par cas. Et surtout pour respecter la loi sur la monnaie et le crédit, ne fallait-il non à l'instar de la Chine récemment qui a respecté les règles fondamentaux de l'économie de marché, faire jouer uniquement les relations banques clients et non pas introduire cela dans une loi de finances. Il en est de même sans transition, du passage du Remdoc au crédit documentaire Crédoc, qui est une procédure normale lorsque existent des banques qui fonctionnent dans un environnement sain, les banques publiques étant souvent soumises à des interférences politiques étant actuellement avec leurs lourdeurs bureaucratiques des guichets administratifs qui favorisent l'import au lieu d'être un partenaire actif pour l'investissement productif. Cette procédure normale sous d'autres cieux risquent d'étouffer le peu d‘entreprises opérant sans la sphère réelle dont les PMI/PME qui constituent la majorité des entreprises privées algériennes déjà soumises à d'importantes contraintes bureaucratiques qui se réfugieront dans la sphère informelle. Car peu d‘entreprises sont insérées dans le cadre des valeurs internationales comme le montrent les données au niveau du registre national du commerce pour fin 2008, la structuration des entreprise y compris publiques étant la suivante : 49,90% personnel -32,14% SNC -13,32% SARL -4,64% SPA dont Sonatrach et Sonelgaz, donc plus de 95% des entreprises sont des PMI/PME. Aussi selon nos enquêtes, auprès des opérateurs privés , nous ne parlons pas d'une minorité d'entrepreneurs qui se sont adaptés mais pour la majorité , ces dispositions ne facilitent pas la tâche, du moment qu'on doit payer avant de recevoir la marchandise, sans les moyens de contrôle de la marchandise. Et en plus étant contraints de mobiliser le montant de la transaction au niveau de la banque qui garantit le paiement pour le fournisseur, ne pouvant pas dans la grande majorité des cas assumer cette trésorerie d'où les risques de rupture des stocks pour les entreprises n'ayant pas de fonds de roulements importants, surtout de jeunes entrepreneurs qui sont l'avenir de l'Algérie de demain.
Car, la lettre de crédit, pour ces entreprises est coûteuse et profite davantage au fournisseur, le gouvernement invoquant la traçabilité supplémentaire, mais qui ne garantit en rien la possibilité de fraudes. Or, avec un transfert libre, ou de remise documentaire (remdoc), il y a domiciliation à la clé de la même façon que la lettre de crédit et donc enregistrement sur les livres comptables avec transfert et assainissement dans les six mois par la Banque centrale, la lettre de crédit n'étant l'antidote du transfert libre, car dans les deux cas de figure des circuits bancaires sont utilisés, connus et répertoriés par les banques. Par ailleurs le crédit documentaire (crédoc) outre qu'il ne garantit en rien les surfacturations invoquées par le gouvernement, ne répond pas à ceux des clients ou les étrangers qui souvent ne font pas confiance à la banque algérienne et demande une confirmation de cette lettre de crédit par un établissement bancaire étranger. Et là on revient à l'efficacité du système financier qui a certes des cadres valables qui n'ont rien à envier aux managers étrangers, mais évolue dans un environnement paralysant. Pour l'ensemble de ces raisons de plus en plus d'Algériens ménages et anciens opérateurs risquent de recourir au crédit informel mais à des taux d'intérêts composés plus élevés ou simplement iront à la bourse informelle à des taux d'usure. Que nos responsables visitent les sites où florissent l'informel de l'Est à l'Ouest , du Nord au Sud et ils verront que l'on peut lever des milliards de centimes à des taux d'usure mais avec des hypothèques car existe une intermédiation financière informelle.
4- Quelles perspectives pour l'économie algérienne
Aussi s'agit-il de bien cerner les vrais enjeux futurs de l'économie algérienne qui sont des problèmes de développement, comment passer d'une économie de rente à une économie productive donc comment enclencher une production et exportation hors hydrocarbures, passant nécessairement par une plus grande cohérence et visibilité dans la politique économique, éviter l'instabilité juridique et donc une gouvernance rénovée. Car, existent deux rapports contradictoires , en plus du nouveau modèle de consommation énergétique qui se met lentement en place entre 2015/2020, qui certes sont fonction du couple vecteurs prix/coût futur,du rythme des exportations et de la consommation intérieure souvent oubliée, celui de l'AIE d'août 2009 qui prédit un épuisement des ressources en pétrole en Algérie dans 16 ans et celui du premier ministre Ahmed Ouyahia qui dit 25/30 ans pouvant découvrir des centaines de gisements non rentables financièrement . Or 30 ans c'est demain l'Algérie étant indépendante depuis 47 ans sans que l'on ait préparé l'après pétrole. Car , se pose cette question centrale suite au rapport du fonds Monétaire International du 02 octobre 2009 inquiétant pour l'Algérie et malgré une dépense publique de 200 milliards de dollars l'Algérie 2004/2009 n'aura qu'un taux de croissance 2,1% en 2009 , 3,7% (prévision aléatoire) en 2010 contre une moyenne inférieure à 3% entre 2006/2008 remettant en cause les prévisions gouvernementales de création de trois millions d'emplois entre 2009/2013,nécessitant un taux de croissance de 6/7% sur cinq années , ce qui est selon les évaluations du FMI, une impossibilité économique. Et le rapport du 04 octobre 2009 du PNUD où l'Algérie vient d'être rétrogradée à propos de l'indice du développement humain beaucoup plus fiable que le PNB par tête d'habitant de la 100ème place en 2008 à la 104 ème place. Aussi, quel est l'avenir de no enfants s'il n'y plus d'hydrocarbures ?
Pourtant , les perspectives peuvent être prometteurs car l'Algérie connaît un cadre macro-économique relativement stabilisé. En effet, il est indéniable que la politique monétaire suivi par le gouvernement algérien depuis 1996, date de l'ajustement structurel suite au rééchelonnement de 1994 (cessation de paiement) a permis de contenir l'inflation , rappelant le taux d'inflation approchait les 30% en 1998 et a permis de le réduire à 4,5% en 2008, certainement supérieur à 5% en 2009 du moins selon les officiels, certaines institutions internationales donnant environ 12% dans une enquête sur la région MENA .Comme le gouverneur de la banque d'Algérie a annoncé le 15 octobre 2009 que l'encours de la dette extérieure à moyen et long terme, (à ne pas confondre avec le montant de la dette extérieure annoncée par le Ministre des Finances le 22 octobre 2009 de 600 millions de dollars) , a reculé à 3,9 milliards de dollars à fin juin 2009, contre 4,3 milliards de dollars à fin 2008 dans le sillage de la hausse légère des réserves de change qui ont atteint 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009 contre 143,1 milliards de dollars à fin décembre 2008 la dette extérieure représentant 1% du PB en septembre 2009, 3,6% du PIB en 2007 contre 34,2% en 2003 et 58,3 % en 199l. Concernant la dette publique interne, selon les déclarations officielles reprises par l'agence APS, elle est passée de 1 780 milliards de DA à fin 2006 à 1 050 milliards de DA à fin décembre 2007,à 733 millions fin octobre 2008 et à 750 millions de dinars selon la déclaration du 22 octobre 2009 du Ministre des Finance cette dernière étant composée, de la dette courante (bon de Trésor) et des dettes dites d'assainissement, (plus de 40 milliards de dollars entre 1991/2007 et plus de 5 milliards de dollars entre 2008/2009 dont plus de 70% des entreprises publiques étant revenues à la case de départ selon le rapport 2008 du Ministère de l'investissement , étant déstructurées financièrement et les 30% restant ne s'insérant pas dans le cadre des valeurs internationales supposant donc une mise à niveau .
Ces déficits ont été financés par prélèvement sur le Fonds de régulation des recettes, dont les ressources sont générées par les plus-values sur les produits de la fiscalité pétrolière lorsque le baril de pétrole dépasse par le passé 19 dollars et actuellement 37 dollars et qui a connu une augmentation, passant à 3 215 milliards de DA à fin décembre 2007 contre 2 931 milliards de DA à fin 2006 à 4280 milliards de dinars (42 milliards d'euros) soit 40% du PIB fin septembre 2009. Face à cette bonne situation financière , avec des recettes pétrolières/gazières selon le gouvernement qui pourraient atteindre 40 milliards de dollars au cours moyen de 70 dollars le baril, le prix de cession du gaz étant indexé sur celui du pétrole avec une baisse de 50% environ par rapport à 2008, qui s'ajoutent aux réserves de change estimées à 144 milliards de dollars, l'Algérie ne devrait donc pas connaître de problèmes de financement pendant au moins trois années, et ce sous réserve de la stabilisation du dollar et de l'inflation mondiale. Cependant, cette stabilisation macro-économique est une condition nécessaire mais non suffisante autant qu'avoir des réserves de change dues essentiellement comme en Algérie à des facteurs exogènes. Les expériences historiques montrent clairement que le cadre macro-économique stabilisé est éphémère sans de profondes réformes micro économiques et institutionnelles qui seules permettent une croissance durable. Car, l'actuelle situation financière a été permise depuis 2000 grâce au cours élevé des hydrocarbures( en rappelant que l'Algérie a environ 1% des réserves mondiales de pétrole et 3% en gaz devant donc aller vers l'épuisement ) et non pas grâce à la gouvernance interne et donc une politique socio-économique hors rente : pour preuve les exportations hors hydrocarbures entre 1996/2009 représentent moins de 3% du total dont plus de 70% de déchets ferreux et semi –ferreux. La question qui se pose est la suivante et sans passions : l'Algérie avec les nouvelles dispositions peut-elle enclencher un développement fiable sans un partenariat étranger gagnant- gagnant , le retour au tout Etat des années 1970 est-elle la solution en s'isolant des mutations mondiales. N'est ce pas une solution suicidaire à ne pas confondre avec le rôle stratégique en économie de marché concurrentielle de Etat régulateur important pour concilier les coûts sociaux et les coûts privés (la nécessaire cohésion sociale) , loin de tout monopole privé/public, car source de rentes ? Ne faut-il pas être pragmatique, évitant une généralisation, l'objectif étant que la valeur interne créée soit supérieure au transfert en devises et la part majoritaire de l'Etat ne devrait-elle pas concerner que les secteurs stratégiques ?
Méditons à la fois le syndrome hollandais (beaucoup d'argent, corruption généralisée, et absence de création de richesses durables), l'expérience espagnole dont l'économie a décliné pendant plus de deux siècles, après l'épuisement des réserves d'or découvert en Amérique et l'expérience indonésienne dont le pays est devenu depuis 2007 importateur net lors qu'il était un grand producteur mais qui a eu l'intelligence de préparer l'après hydrocarbures. Aussi s'agit –il pour les générations futures de dépasser l'actuelle situation de statut quo, l'Algérie ayant tous les atouts pour devenir un pays pivot au sein de l'espace euro- méditerranéen et arabo africain.
NB- Cette analyse a été développée par A Mebtoul au séminaire international de organisé par l'Université de Bejaia 11/12 octobre 2009 ayant trait à la crise mondiale et son impact sur les économies euro-maghrébines en collaboration avec le centre de recherches international ( Paris France) CEDIMES


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