La cotation du dollar par rapport à l'euro est actuellement de 1,40 dollar et, selon certaines prévisions pessimistes, cela pourrait dépasser 1,50 dollar, le même niveau que lorsque le baril de pétrole se cotait à plus de 147 dollars. La politique US correspond donc à une politique volontaire de baisse du dollar afin d'essayer de réduire le déficit commercial américain et de limiter la valeur réelle de leur endettement mondial libellé en dollar. Car la remontée du dollar face aux principales monnaies mondiales supposerait une forte hausse des taux d'intérêts de la Fed, et une baisse de la création monétaire, en contradiction avec le programme du nouveau président US dans la mesure où toute appréciation aurait pour conséquence le frein du marché immobilier (crédits inabordables du fait d'une hausse des intérêts sur les ménages endettés à taux variables), la consommation américaine pouvant être freinée avec le risque d'accélération des faillites des entreprises. Cette situation pourrait se répercuter sur l'Algérie, d'autant que les réserves de change libellées en dollars se déprécient, notamment avec le risque de la dépréciation des bons du Trésor américain, cumul de la dépréciation du dollar, taux d'intérêt de la FED à 0,25% et taux d'inflation US à 1%, ce dernier risquant de remonter avec le déficit budgétaire. C'est ce qui ressort de la contribution du docteur Abderrahmane Mebtoul, professeur d'Université, envoyé, hier, à la rédaction. Une importante étude financière réalisée par Blomberg en date du 08 mai 2009 concernant les bons du Trésor confirme, en effet, les études de l'expert international concernant les risques de dépréciation des bons du Trésor algérien, du fait qu'au début mai 2009 la Fed ayant acheté pour 590 milliards USD d'obligations et que le prix des bons du Trésor américain baisse sensiblement. La dépréciation du dollar, pourrait, également, avoir des répercussions sur la valeur des exportations des hydrocarbures libellées en dollars, en termes de parité de pouvoir d'achat des autres monnaies, notamment l'euro qui s'apprécie. La troisième répercussion est, selon Mebtoul, sur la valeur des importations algériennes libellées en euros (60% en moyenne) dont la valeur augmente promotionnellement surtout si l'on maintient le rythme de 2008 (40 milliards de dollar d'importations de biens plus 10 milliards de services). Et enfin, la dépréciation du dollar pourrait avoir des répercussions pour la partie des réserves de change libellées en euros. "Certes l'appréciation de l'euro permet un gain en termes de parité de pouvoir d'achat cette fois-ci en dollar, mais il faut le comparer au taux faible d'intérêt de la BCE (1%) et du aux d'inflation de la zone euro 1/1,5% : là aussi nos placements ne ramènent presque rien. Idem pour le yen(Japon) et la livre sterling en Angleterre où le taux directeur des banques centrales va vers zéro", expliquera Mebtoul. Ce dernier suggérera, en contrepartie, une gestion dynamique et transparente de la politique monétaire. "La politique monétaire dont la cotation du dinar qui dépend des fluctuations des monnaies clefs mais la politique de la Banque centrale n'est pas claire dévaluant récemment le dinar algérien tant par rapport au dollar que par rapport à l'euro entre 15/20% sous prétexte de réduire les importations (ce qui n'est pas évident selon les premières statistiques douanières du premier trimestre 2009), alors que ces deux monnaies n'évoluent pas dans le même sens", dira-t-il. Or, l'instabilité du taux de change, autant que l'instabilité du cadre juridique, découragent tout opérateur et ces dévaluations alourdissent les coûts à l'importation tant des équipements, matières premières, et biens de consommation gonflant artificiellement tant les recettes des hydrocarbures (dollar reconverti en dinars algériens) et par là la fiscalité pétrolière (voilant le déficit budgétaire). Adnane Cherih