Il y a encore quelque 100 ans, les bœufs, les chevaux ou les ânes tiraient les chars sur les champs du paysan. Alors qu'en Algérie on ne parle plus de cette pratique ancienne depuis l'indépendance, et que ces bêtes ont été changées par des machines agricoles modernes, des tracteurs d'une puissance de 200 à 570 chevaux-vapeur. Cette technologie, parait qu'elle n'a pas touché une partie des fellahs de Mascara, d'autant, qu'une partie de la wilaya de Mascara continue à être labourée à dos d'âne. En effet, la population agricole des communes de Hacine et de Bouhanifia continue à faire usage de charrue traditionnelle en bois que tirent des ânes. Rapproché sur le terrain, H. Mohamed disait «Ecoutez, les terrains sont vraiment difficiles d'accès, un tracteur pneumatique ne peut en aucun cas accéder dans ces terrains et comme il n'y a pas de tracteur à chenille, on n'a pas d'autres moyens sauf l'utilisation des bêtes de traits. Aucun d'entre nous n'a les moyens d'avoir un mulet ou un cheval vu la cherté de ces bêtes et ce qu'elles exigent comme dépenses pour l'entretien. Le nombre d'ânes que compte la localité servent pour l'ensemble des fellahs soit en emprunt ou en location, ce procédé tarde la campagne labours et nous fait perdre les premières pluies de l'automne qui sont plus qu'indispensable ». Si Ali, un fellah qui n'est pas aussi âgé que le premier lance « Nous vivons ce problème en hiver pour les labours et en été durant la campagne moisson battage, nos semences sont transportées sur plusieurs kilomètres dans des filets, à dos d'âne pour les transporter à un endroit plat pour l'abattage à l'aide d'une moissonneuse batteuse sur place ou alors à l'aide des mêmes bêtes qui sont parfois épuisées et ne pouvant rien faire face à la demande ». L'ensemble des fellahs de la région de Hacine, Guetna et Bouhanifia rencontrent le problème de l'utilisation du matériel agricole, à cause d'une nature dure que seule une population comme celle existante au niveau de cette région peut résister et affronter des terrains accidentés des monts de Béni Chougrane. Les jeunes de cette région qui ont le désir de continuer à exploiter les terres de leurs parents, ne peuvent bénéficier des aides à l'emploi des jeunes auprès de la CNAC et de l'ANSEJ, sauf ceux qui optent pour l'élevage, puisque l'emploi des engins comme les tracteurs agricoles ou les moissonneuses batteuses ne serviront à rien dans cette localité. La population qui habite dans les coins les plus reculés de la commune de Hacine a rejoint ces anciennes habitations après avoir bénéficié d'aide à l'habitat rural, de l'électricité et l'aménagement de pistes qui relient les douars entre eux et les douars au chef lieu de la commune, il ne reste que l'eau pour certains d'entre eux, les responsables avancent que le problème sera résolu dans un proche avenir.