Les principes de solidarité de l'Etat algérien en matière de sécurité sociale, les retraites sans condition d'âge et l'insuffisance dans le recouvrement des cotisations ont mis la caisse nationale des retraites (CNR) au bord de la faillite. Désormais, en rouge, la sécurité sociale en Algérie est pointée de doigt par le gouvernement, qui enfin convaincu, a signifié des instructions fermes aux responsables locaux (CNAS-CASNOS) pour maintenir le Cap de la CNR. Les dépenses de ces organismes augmentent de manière vertigineuse (remboursement du médicament plus particulièrement) et les recettes se tassent (crise de l'emploi, emplois non déclarés en très forte hausse et insuffisances dans le recouvrement des cotisations). La CNR est aussi frappée de plein fouet : de plus en plus de départs à la retraite qui ne pourront plus être pris en charge si la situation perdure. Pour le ministre en charge de la Sécurité sociale, 2015 sera l'année du recouvrement des cotisations : c'est dire que la situation financière des organismes de sécurité sociale suscite beaucoup d'inquiétude au niveau des pouvoirs publics, alors qu'il y a quelques mois à peine, les discours officiels étaient plutôt optimistes. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a affirmé, le lundi 12 janvier 2015 à Guelma, que 2015 sera l'année du recouvrement des cotisations dues par les employeurs publics et privés aux différentes caisses de sécurité sociale. Des instructions fermes ont été signifiées aux responsables de la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS) et de la Caisse de sécurité sociale des non-salariés (Casnos) pour activer l'opération de recouvrement en proposant aux employeurs «différents modes possibles de règlement et, le cas échéant, des facilités et des calendriers de paiement», a précisé le ministre dans une déclaration à la presse, en marge de sa tournée de travail dans cette wilaya. «La plupart des employeurs ne versent malheureusement pas leurs cotisations aux caisses de sécurité sociale», a déploré le ministre, soulignant que les cotisations dues par une entreprise installée à Alger (sans la citer) ont fini par atteindre les 4 milliards de dinars ! Les inspecteurs du travail exerçant dans les wilayas ont été exhortés à «placer la vérification du paiement des cotisations dues aux caisses de sécurité en tête de leurs activités», a ajouté le ministre, avant de faire état de l'importance de ces recouvrements pour l'équilibre financier de ces caisses dont les prestations bénéficient à 34 millions d'Algériens (assurés et leurs ayants droit). Le ministre a appelé les opérateurs et employeurs à faire preuve de «sens de responsabilité nationale» et à «contribuer à l'équilibre financier des caisses qui versent annuellement 160 milliards de dinars, soit l'équivalent de 2 milliards dollars au titre du remboursement de médicaments».