Le ministre du commerce M. Amara Benyounes, a reconnu l'impuissance de son département à réduire les importations après avoir laissé entendre durant plusieurs jours que le gouvernement algérien pourrait réduire les achats extérieurs par des mesures administratives afin d'atténuer les effets de la chute des prix du pétrole sur l'économie du pays. «Il est impossible de donner en 2015, des réponses administratives à des problèmes d'ordre économique et il est par conséquent, important de trouver des solutions purement économiques et de mettre en place des mécanismes pour améliorer la production nationale », a confirmé le ministre du commerce Amara Benyounes, lors de sa rencontre lundi avec le président du forum du patronat(FCE). Le ministre a fait savoir que les engagements de l'Algérie auprès de certaines organisations internationales n'empêchaient pas de protéger l'économie nationale, selon des propos rapportés par l'agence APS. Selon les chiffres avancés par le ministre, la facture de l'importation avoisinera les 60 milliards de dollars en 2015 dont 62% pour les matières premières et équipements alors que l'importation des produits alimentaires s'élèvera à 9,5 milliards de dollars. Comme solution, le ministre, appelle à la promotion du produit national, annonçant le lancement d'une large campagne nationale pour sensibiliser les Algériens à la consommation du produit local. Le gouvernement algérien avait annoncé de nombreuses mesures en vue de stopper l'hémorragie, en cette période de contraction des ressorts financiers de l'Etat provenant essentiellement des hydrocarbures. Ne dépassant guère les 38,41 milliards de dollars, il y a deux ans, les importations, qui n'incluent pas la facture des services, se sont élevées à 48,6 milliards de dollars entre janvier et octobre derniers, d'après de récents chiffres des Douanes algériennes. La situation actuelle du commerce extérieur algérien ne fait que confirmer la tendance enregistrée en 2013 avec une régression de 48,51% de la balance commerciale, à seulement 11,06 milliards de dollars contre 21,49 milliards de dollars l'année d'avant. Les difficultés de l'Algérie dans ses échanges avec le reste du monde risquent de s'accentuer à l'avenir, à en juger par les prévisions pessimistes de l'OPEP pour la demande internationale de pétrole portée à connaître un nouveau fléchissement pour le reste de 2014 et l'année prochaine. L'Agence international de l'énergie (AIE) vient de donner plus de crédit à ce constat en parlant d'un « malaise » dans les finances des pays producteurs de pétrole, dont fait partie l'Algérie. « La chute du prix du baril d'environ un tiers depuis le début de l'été est problématique pour beaucoup de pays producteurs, qui ont besoin d'un cours de l'or noir élevé pour financer leurs dépenses », affirmé l'AIE dans son dernier rapport mensuel.