En réplique à une vive critique lancée mardi dernier par Amar Saidani, à partir d'Annaba, contre Louisa Hanoune, SG du parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, le considérant comme une menace contre l'Etat algérien . Louisa Hanoune, longtemps, présentée comme un modèle de "l'opposition positive", a été la ‘'cible spéciale" de Saidani, mardi dernier. Furieux, en défenseur du Président de la République, il a menacé directement la patronne du PT, en lançant : qui "ose" s'en prendre à son "excellence le président Bouteflika, je le nomme, le Parti des Travailleurs et ce que fait sa secrétaire générale qui dit que son excellence le président n'a pas respecté ses engagements. Quels engagements du président y aurait-il avec ce parti ? Et quels engagements aurait ce parti avec le président» ? Saïdani, dans sa furie en arrive jusqu'à contester au nom de vieux arguments du bréviaire de l'anticommunisme au Parti des travailleurs le droit d'exister. "Nous disons à ce parti qu'il n'est pas constitutionnel car il se constitue sur la base d'une catégorie, sa secrétaire générale n'est pas démocratique et son projet est antagonique avec le projet du peuple algérien. C'est un parti trostskyste et la Constitution dispose que le peuple algérien est musulman". Après la charge dont elle a été la cible par le patron du FLN, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a rendu à Amar Saidani la monnaie de sa pièce, lors de son point de presse vendredi à El Achour. Pour Hanoune ce n'est pas « une insulte » à son égard, car elle préfère plutôt convoquer l'humoriste Fellag dont une célèbre réplique disait « quand on atteint le fond on continue de creuser ». En revanche, Louisa Hanoune explique que ce n'est pas elle qui a menacé la stabilité du pays, mais Saâdani qui par ses propos contre le DRS a donné l'occasion à Amnesty International de s'attaquer à l'Algérie. Elle en remet une autre couche en posant la question de la légitimité. Et à ce propos, elle dit être élue par des militants de son parti et pas imposée. Louisa Hanoune se dit désolée aussi que le chef du parti majoritaire « par la grâce de la fraude » puisse tenir de tel propos calomnieux à son égard, mais refuse pour autant de se mettre au niveau du «caniveau ». L'ancienne candidate malheureuse aux présidentielles du 17 avril passé n'a pas manqué l'occasion, à l'ouverture des travaux de la réunion de la commission nationale des élus, pour s'attaquer à Saidani dont elle le qualifie de «dérive dangereuse », rappelant que sa formation politique n'exerce pas le banditisme politique, faisant allusion au SG du FLN. Hanoune affirme, cependant, avoir hésité entre "pleurer ou rire" des propos du secrétaire général du FLN. Ce dernier, souligne-elle, a choisi l'"insulte", une dérive, avoue Hanoune, tout en affirmant qu'elle n'a pas été non plus "l'objet de soupçons sur des détournements de terres agricoles, ni usé de son parti comme tremplin pour servir ses propres intérêts". Hanoune s'étonne enfin, que le premier responsable d'un parti qui "prétend être la première force politique du pays" puisse tenir des propos aussi calomnieux.