L'annonce du lancement des deux missiles d'une portée d'environ 500 kilomètres tirés depuis le port de Nampo (ouest de la Corée du Nord) hier lundi, relance la diplomatie des missiles pratiquée par le leader non-coréen comme moyen de ‘'dialogue'' avec les Etats-Unis. Les missiles lancés ont traversé le pays d'ouest en est avant de tomber en mer du Japon, provoquant l'ire des nippons. Ces tirs ne sont pas nouveaux puisque l'an dernier à la même période, deux lancements de missiles Nodong nord-coréens ont eu lieu quelques heures seulement après un sommet tripartite à La Haye aux Pays Bas réunissant les chefs d'Etats américain, sud-coréen, et japonais, qui ont rappelé leur volonté de dénucléariser la Corée du Nord. Un porte-parole de la KPA (l'Armée du peuple coréen) cité par l'agence officielle de Pyongyang, Korean Central News Agency (KCNA), a estimé que la péninsule coréenne était "à nouveau à deux doigts du début d'une guerre". "Les seuls moyens de faire face à l'agression menée par les impérialistes américains et leurs alliés ne sont ni le dialogue, ni la paix. On doit y répondre seulement par des frappes impitoyables", a-t-il ajouté. Mais qui voudrait d'une guerre entre les deux nations sœurs qui se sont entredéchirées déjà dans les années 1950, avec la séparation des deux « pays » entraînant des drames humains dont les séquelles sont visibles jusqu'à présent. Serait un nouveau coup de poker de la part de Kim Jong-Il qui ‘'promet un déluge de feu'' en réponse aux manœuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Alors, étant devant une menace sérieuse ? Les missiles ont été tirés sans préavis ni demande d'une "no fly-no sail zone", selon Séoul et Tokyo. Par le passé, Pyongyang a souvent prévenu ses voisins du test de missiles pour éviter tout accident. Cette fois-ci, elle a joué avec le feu, au risque d'une collision avec un bateau de pêche ou un avion de ligne aux conséquences tragiques. Et l'affaire de The interview n'est pas très loin, car le régime est sur le banc des accusés à l'ONU depuis décembre dernier pour ses violations massives des droits de l'homme, avec pour la première fois un débat au Conseil de sécurité sur le sujet. The Interview, film produit par Sony, dont Pyongyang est accusé d'avoir orchestré le piratage en ligne, a dégradé encore les relations avec les Etats-Unis.