Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté, à Alger, le projet de loi amendant et complétant le code pénal portant de nouvelles procédures inhérentes à la protection de la femme contre toutes les formes de violence. La séance de vote a été marquée par l'abstention des députés du parti des travailleurs (PT) et l'absence des députés des partis de l'Alliance Algérie Verte (AAV) qui avaient appelé au retrait du projet estimant qu'il "va à l'encontre des principes et de la culture de la société algérienne", a rapporté l'APS. La séance plénière, présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN s'est déroulée en présence du ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh et de 284 députés et 59 procurations. L'Etat algérien "est déterminé à poursuivre les réformes engagées dans le secteur de la Justice", a affirmé M. Louh au terme de l'adoption de cette loi, ajoutant qu'en dépit de la divergence de vues, il existe toutefois un consensus sur la nécessité de promulguer une loi pour protéger la femme, conformément à la stratégie adoptée par le gouvernement". Le texte de loi "a tenu compte des volets culturel et cultuel propres à la société algérienne", a souligné le ministre, ajoutant qu'à travers l'adoption de ce projet de loi l'Algérie connaitra davantage de progrès en termes de réformes pour combler le vide juridique et mieux prendre en charge certains fléaux sociaux passés sous silence". "Les harcèlements contre les femmes, notamment dans des lieux publics, se sont souvent soldés pas des meurtres", a-t-il indiqué. Dans une déclaration à la presse au terme de la séance de vote, le ministre a affirmé que ledit projet de loi "n'a pas été élaboré sous pressions". "L'Algérie est souveraine dans cette décision qui n'est pas dictée par des pressions internes ou externes", a-t-il ajouté. Parmi les nouveautés de ce texte, un article portant sur la protection de l'épouse des coups et blessures volontaires, provoquant un état d'invalidité ou causant l'amputation, la perte d'un membre, une invalidité permanente ou la mort de la victime, en introduisant des sanctions en fonction du préjudice. Le projet de loi prévoit un autre article criminalisant toute forme d'agression, de violence verbale, psychologique ou maltraitance notamment en cas de récidive. La violence peut prendre plusieurs formes dont des agressions physiques n'entraînant pas forcement des blessures visibles. Le pardon de la victime met fin dans de tels cas à toute poursuite judiciaire. Par ailleurs, il a été procédé à l'amendement de l'article 330 du code pénal relatif à l'abandon de famille pour protéger l'épouse de la violence économique a été amendé dans qui consiste à la priver de ses biens et ressources financières. Fin 2014, les services de la police ont démontré que les problèmes familiaux venaient en tête de liste des actes de violence contre les femmes. Entre 100 et 200 femmes meurent chaque année de violences familiales selon des statistiques parues dans la presse.