C'est l'heure du grand déballage en Algérie. Après l'ouverture du procès de corruption de l'autoroute Est-Ouest, c'est au tour de l'ouverture du procés de l'ex-golden boy algérien, Rafik Khalifa, réfugié au Royaume-Uni en 2003, condamné par contumace en 2007 à la réclusion criminelle à perpétuité par la justice algérienne et écroué à Londres en 2007, puis extradé vers Alger fin 2013. Condamné par un tribunal français à cinq ans de prison en 2014, il revient de nouveau à la barre avec 50 autres accusés pour répondre à la justice algérienne sur les préjudices financiers causés à l'Etat algérien et aux épargnants pour un montant estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars . Rafik Khelifa, l'ancien PDG de Khalifa Bank, accusé principal dans l'affaire, a comparu, hier lundi 4 mai 2015 devant le tribunal criminel de Blida (Alger), huit années après le premier procès en janvier 2007. Il avait organisé la faillite de sa société juste avant sa liquidation. L'effondrement de son empire a causé un préjudice estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'Etat algérien et aux épargnants. Ce lundi, le juge, qui a annoncé à l'ouverture du procès la jonction de l'affaire Khalifa Bank et celle de Rafik Khalifa, a refusé en outre la demande de l'avocat de Khalifa de reporter le procès. Le tribunal « a décidé d'accepter la requête sur la forme et de la refuser dans le fond. » La jonction de l'affaire de banque Khalifa Bank avec celle de Rafik Khalifa abdelmoumene, jugé par contumace en 2007, est tout à fait « pratique », mieux encore elle peut servir toutes les parties dans cette affaire, a déclaré lundi à Blida l'avocat de l'accusé Khalifa, Medjhouda Merouane. Plusieurs témoins ont été appelés à la barre parmi des responsables et des personnalités dont Karim Djoudi, Boudjerra Soltani, Laksasi, Mahieddine Tahkout, Sidi Said et Mohand Cherif Hannachi est présent. Pour les témoins le juge leur demande de laisser leurs coordonnées parce qu'il ne peut pas les retenir. Le procès peut prendre un mois ou un mois et demi, selon lui. Rafik Khalifa, homme d'affaires algérien à la réussite fulgurante et à la déconfiture tout aussi soudaine, a été condamné par la justice française à cinq ans de prison pour avoir détourné des millions lors de la faillite de son groupe en 2002. «Rafik le flamboyant» a organisé «le pillage» de sa société juste avant sa liquidation. L'ancien magnat qui a été extradé vers Alger fin 2013 et n'a pas assisté à son procès. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre par ce même tribunal. Dix autres personnes étaient jugées dans ce dossier tentaculaire, dont l'ancienne femme de Rafik Khalifa, un notaire, d'anciens représentants de l'entreprise en France ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Trois d'entre elles ont été relaxées, les autres ont écopé de peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois ferme. Rafik Khalifa, 48 ans, avait bâti en très peu de temps, à la fin des années 90, un empire dans les secteurs aérien, bancaire, pharmaceutique, les médias et les transports. Son groupe, sponsor de l'équipe de football Olympique de Marseille, était présenté comme la nouvelle vitrine du régime algérien, qui sortait d'une décennie de guerre civile pour s'ouvrir à l'économie de marché.En novembre 2002, les opérations de la banque sont gelées à la suite de malversations décelées par Alger et, début 2003, le groupe est placé en liquidation.