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MASSACRES DU 8 MAI 1945 EN ALGERIE : Une histoire criminelle de la France
Publié dans Réflexion le 06 - 05 - 2015

Samedi 8 mai 2015, c'est jour de deuil en Algérie ce jour où le peuple algérien se souviendra encore une fois des masacres de Sétif, Guelma et Kherrata et la tuerie de plus de 45000 algériens. La déposition d' une gerbe par le ministre français , en visite en algérie le mois passé devant la tombe de Saal Bouzid, jeune scout algérien assassiné le 8 mai 1945 par un policier français à Sétif, n'apaisera jamais la souffrance des 40 millions d'algériens et ne suffira jamais à éteindre le feu de chagrin qui brûle les cœurs du peuple algérien. Sauf une «repentance» de la France pour «l'ensemble des crimes coloniaux, pourra tourner la page de l'histoire et ouvrir une nouvelle page de réconciliation avec l'Algérie si elle veut sortir indemne.
En ce 8 mai 1945: des dizaines de milliers d'Algériens ont été massacrés, lynchés, torturés, jetés dans des fours à chaux par l'armée française dans plusieurs villes de l'est du pays, après avoir seulement revendiqué le droit à l'existence, la fin du colonialisme, au lendemain de la victoire des alliés sur le nazisme. Pourtant, à Sétif comme à Guelma, Kherrata ou d'autres villes de l'est du pays, on avait cru, un moment, un bref instant, que les festivités marquant la fin du nazisme en Europe et la fin de la longue nuit coloniale. A Sétif, et dans les villes du »Constantinois », les colons et l'armée coloniale découvrent, effarés, que les Algériens, eux également revendiquent leur liberté. L'affranchissement du joug colonial, après avoir participé, eux également, à la victoire des forces alliées contre les nazis. Et ils défilent à Sétif portant drapeau algérien et pancartes où sont inscrits les slogans »Libérez Messali », »Vive l'Algérie libre et indépendante ». A Guelma, le même jour, la manifestation organisée par les nationalistes, drapeaux algériens et alliés en tête, est arrêtée par le sous-préfet Achiary. La police tire sur le cortège, il y a 4 morts algériens, aucun européen. Achiary décrète le couvre-feu, fait armer la milice des colons. Et, dans la soirée, les arrestations et les exécutions commencent. L'insurrection va se propager avec la nouvelle de la répression dans la région de Sétif, Guelma, Kherrata, JIjel, qui fera plus de 45.000 victimes d'une sauvagerie inouïe, selon la fondation du 8 mai45. A Guelma, le sous-préfet livre des camions bourrés de prisonniers à une mitrailleuse de 24, en position au milieu d'une route. Dans les gorges de Kherrata, des algériens sont jetés par grappes du haut des ponts, attachés par des barbelés. A Guelma, on brûle les corps des exécutés dans des fours à chaux pour éliminer les preuves des massacres. Et, ces massacres »sont amnistiés au nom de la raison d'Etat », selon des historiens.

Des corps d'algériens brulés dans des fours à chaux à Guelma
A Guelma, de nombreux corps ne peuvent être enterrés ; ils sont jetés dans les puits, dans les gorges de Kherrata en Kabylie, des miliciens utilisent les fours à chaux pour faire disparaître des cadavres et éliminer les preuves des massacres. Saci Benhamla, qui habitait à quelques centaines de mètres du four à chaux d'Héliopolis, décrit l'insupportable odeur de chair brûlée et l'incessant va-et-vient des camions venant décharger les cadavres, qui brûlaient ensuite en dégageant une fumée bleuâtre. De nombreux musulmans, dirigeants politiques et militants, du Parti du peuple algérien (PPA), des Amis du manifeste de la liberté (AML) (dont le fondateur Ferhat Abbas) et de l'association des oulémas furent arrêtés. Le 28 février 1946, le rapporteur de la loi d'amnistie (qui fut votée) déclarait en séance : « Quatre mille cinq cent arrestations furent ainsi effectuées, 99 condamnations à mort dont vingt-deux ont été exécutées, soixante-quatre condamnations aux travaux forcés à temps et il y aurait encore deux mille cinq cents indigènes à juger » .La répression prend fin officiellement le 22 mai.


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