Combien de drames survenus dans des habitations insalubres, menaçant ruine rappellent l'importance d'un traitement rapide, urgent et complet du problème de l'habitat précaire ? Nombreuses sont les habitations louées par des propriétaires peu scrupuleux, à des citoyens dans le besoin, qui n'ont souvent guère d'autre choix que de subir et vivre dans des conditions indignes. C'est le cas d'une septuagénaire à qui nous avons rendus visite et qui crie son désespoir sollicitant une aide urgente de M. le wali pour un logement décent. Il y a des moments où le destin est tellement cruel, que l'être humain ne peut hélas rester insensible aux cris, douleurs et pleurs d'une mère malade, diabétique, hypertendue et cardiaque, vivant à l'aide d'une pile, ayant à sa charge deux filles célibataires âgées de 48 et 57 ans, dont une handicapée mentale. Elle s'appelle Mme Veuve Belkhoudja Fatma, elle demeure depuis 1962 au 6 rue Ghenisse Lahcène à Beymouth dans une habitation à l'état de délabrement avancé datant de l'époque coloniale. Comme seule ressource de subsistance elle et ses filles, une petite pension de réversion ne dépassant guère les 9 000, 00 Dinars, lui est attribuée mensuellement. Cette bonne femme raconte que les propriétaires de cette bâtisse à vendre menaçant ruine ne se présentent qu'une fois de temps en temps afin de lui accorder à chaque fois un délai de 6 mois pour évacuer les lieux cela ajoute davantage à son angoisse et son malheur. Assise en face de nous, abattue, égarée au bout de la crise de nerf, tout en pleurs, dépassée par les évènements ne sachant quoi faire, cette veuve nous dit : « pas plus tard que vendredi dernier nous avons craint le pire mes filles et moi suite à l'affaissement d'un espace de la cour engendrant un trou d'une superficie au diamètre assez important et que vous pouvez constater de visu ». Pour notre information, elle précise que le local qui se trouve en-dessous de leur appartement est vidé de ses lieux par son occupant craignant pour sa vie. Alertés, par cet incident qui heureusement n'a causé aucun accident corporel, les autorités concernées dont la police et les éléments de la protection civile se sont présentés sur les lieux et ont pu établir un rapport de constat. Son petit-fils déclare que de nombreux dossiers ont été déposés au niveau de la daïra, et de l'APC de Mostaganem depuis 1982 sont restés sans suite, à chaque fois ils sont renouvelés, le dernier dossier constitué et déposé date depuis 2011, mais hélas ! Selon ce jeune, cela fait 8 ans que les locataires tirent la sonnette d'alarme mais sans aucun effet. « En hiver, c'est un calvaire que nous vivons ajoute cette mère désemparée, vous ne pouvez imaginer la lutte incessante pour colmater les trous qui laissent filtrer la pluie, et le ramassage de l'eau durant toute la nuit, un travail harassant et très fatigant pour une femme malade telle que moi. » En voyant cette misérable s'abriter dans cet habitat insalubre et précaire, on ne peut que déplorer ces conditions de vie indignes de ces malheureuses dont nous compatissons sincèrement à leur douleur. Mme Vve Belkhoudja lance un appel au wali de Mostaganem, sollicitant sa clémence et son aide.