Benyahia Belkacem, est né le 11 janvier 1924 à Mostaganem, et a été élevé au sein d'une famille nationaliste du plus petit au plus grand. Son père Abdelkader, tout comme ses oncles Benaouda et El Habib ainsi que sa mère, ses oncles et ses tantes étaient convaincus, quant à l'aboutissement du rêve Algérien et de celui de la liberté. Son Père Abdelkader était coiffeur, tout comme le sera plus tard son Fils Belkacem l'ainé de la Famille, en plus de la coiffure et de l'orfèvrerie, il circoncisait les enfants. Déjà Adolescent il avait le sens du devoir envers les autres et celui de sa patrie, il aimait lire, et avait constitué une bibliothèque ou l'on pouvait trouver des livres de médecine, d'histoire et d'arabe, il étudiait aussi le Fikh. Il aimait la musique classique, tels que l'andalou et même étrangère mais qui se rapportait aux grandes œuvres entre autres. Après des études primaires, il obtint un certificat d'étude primaire et poursuivra des études secondaires pendant deux ans au lycée René Basset, baptisé au nom de Zerrouki Cheikh Ibn Eddine, qui était l'un de ses plus fidèles compagnons de lutte. En plus des études à l'école française, il fera des études en langue arabe chez Cheikh Bouzouina qui le prendra en grande estime du fait de son ouverture d'esprit nationaliste et de ses connaissances. D'une conviction profonde Benyahia Belkacem était très courtisé par ses camarades qui aimaient être en sa compagnie, un jour un de ses camarade lui demanda, pourquoi tout cet intérêts pour la langue arabe, il lui répondra le plus simplement possible : (L'avenir sera pour la langue arabe en Algérie). Il était très intelligent, selon son défunt frère Hadj Benyahia Hamia, « mon frère Belkacem est quelqu'un qui s'est formé lui-même et était très à cheval sur les principes du fait qu'il revendiquera son arabité, et était contre toute forme d'exploitation ou d'asservissement des peuples et on avait de longues discussions, avec lui, avec notre père ou nos cousins sur toutes les questions qui avaient pour intérêt le peuple et le pays. Cet intérêt pour le pays il l'acquit très jeune et c'est à partir de cette conviction qu'il adhérera au mouvement des scouts algériens (Groupe El-Fellah de Tigditt) , ce qui le motivera encore plus dans cette voie qu'il avait choisi. Le scoutisme, lui ouvrira les portes du nationalisme, et nombreux sont les hommes qui sont passés par le groupe El Fallah. L'indépendance, l'idéal, la liberté, le scoutisme, ont nourri en lui l'amour de la patrie, mais son père et l'environnement familiale, qui a compté de nombreux militants convaincus et révolutionnaires, a été pour le Chahid décisif. Dans ce contexte il y a lieu de rappeler que dans cette famille, aucun Benyahia n'a fait le service militaire Français, durant la colonisation. Sa mère Ould Benzaza Khedidja l'a toujours soutenu dans ses décisions surtout en ce qui concernait comme elle se plaisait à le répéter, »El Watan ». Cette mère qui chérissait ce fils plus que tout au monde, lui avait demandé un jour de lui faire le serment, Que lorsqu'elle mourra, de couvrir son cercueil du drapeau algérien et de l'inhumer au chant des scouts musulmans et de l'hymne national, malheureusement il ne sera pas là pour exaucer son vœu du fait qu'il tombera au champ d'honneur avant elle, ce sera son autre fils Hadj Benyahia Hamia qui l'exaucera à sa place des années plus tard, pour le rejoindre. D'une intelligence hors du commun IL adhérera en 1942 au PPA (Parti du Peuple Algérien) alors qu'il n'avait que 18 ans et en 1947 il devient membre actif de l'OS (Organisation secrète). Puis au MTLD.il partira en France en1954 pour travailler, mais après une année et demi d'absence et devant l'insistance de ses parents il rentrera au pays. Il reprendra ses activités et c'est là, que son mentor Hadj Mohamed Bezahaf, lui présentera Hadj Mohamed Benalla qui était chef adjoint de la wilaya v, il le désignera comme responsable de la région de Mostaganem. Il avait été choisi, par Larbi Ben-Mhidi par rapport à ses capacités intellectuelles et politiques dont l'efficacité était sans appel. Efficace, organisateur très consciencieux, il sera incontournable comme chef des opérations et des actions, prudent il ne sera connu que de quelques responsables ou proches, il créera l'un des réseaux de renseignements des plus importants, il déroutera l'autorité coloniale par ses actions, qui le recherchera des années sans pouvoir le localiser , il n'avait confiance qu'en Houcine Hamadou, militant dans l'organisation, et qui sera assassiné plus tard par l'armée Française à Oran (petit lac) en 1956, et en son mentor militant de première heure Benzahaf Hadj Mohamed, il travaillera dans le secret, limitant les contacts à deux ou trois intermédiaires, on rapporte qu'il était insaisissable, il utilisait deux pseudonymes, (Jacques et Mustapha) . Le Chahid se chargeait personnellement des missions importantes dans un souci de préserver sa couverture et ses compagnons. Il n'a toujours compté que sur lui-même il disait : que s'il était pris il préférait qu'il soit seul moins de gens connaissent mon identité et mieux c'est. L'homme ne manquait pas d'audace, il narguait les services de sécurité à tout instant alors qu'il se trouvait à leur portée. Il était responsable de la région qui s'étendait jusqu'à la localité de Zemmoura, de Mascara et de Relizane il sera appelé à travailler avec le colonel Othmane Haddou, le Chahid Hamza, Adda Benaouda dit Si Zaghloul, ils se rencontraient dans la ferme de son oncle située au Douar Ouled Nhar commune d'Ain Rahma. En 1957 ils seront trahis et échapperont de justesse à l'armée coloniale qui incendia la ferme, détruisant les cultures, saccageant et tuant les quelques bêtes qu'il y avait, cette zone sera décrétée interdite. En 1955 le chahid sera arrêté à Oran dans le domicile du Chahid Houcine Hamadou alors qu'il était en visite chez son ami et compagnon, il sera , torturé, il subira les pires atrocités par ses geôliers, on lui fractura un bras mais ne réussiront pas à le faire parler ou plier, cela ne fera que lui donner encore plus de conviction pour la continuité du combat c'est ce qu'il s'était juré deux mois plus tard en 1956, il redoublera d'ardeur dans son combat, ce qui fera qu'il sera recherché par tous les services de sécurité à travers le territoire national et même en métropole , une prime sera offerte pour sa capture, car l'on traquait un homme qui n'existait pas et sans visage. Trahit Il rejoindra le maquis après son départ, le domicile sera encerclé par les services de sécurité, le quartier de Tigditt sera bouclé, pendant plus d'un mois, toute personne qui rendit visite à sa famille était suspecte et interrogée et pendant des années son domicile restera sous surveillance Ses compagnons de route les plus connus, étaient Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika et Cheikh Zerrouki Ibn Eddine, proches de lui à tout moment. C'est dans un accrochage avec les forces coloniales qu'il perdra son bras, à la suite de cela il sera envoyé en Yougoslavie pour être soigné, il sera accompagné par le docteur Bensmaine Mohamed. Il rentrera diminuer d'un bras, son handicap ne l'empêchera pas de continuer, animé par le courage, il refusera de se rendre au Maroc ou en Tunisie, il dira à ses compagnons : je ne suis pas venu pour rester derrière un bureau, mais pour combattre aux côtés de mes frères ou mourir en martyr. Il sera promu au grade de commandant et chef d'état-major adjoint. En 1959, lors d'un combat à El-Harricha à la frontière Marocaine, contre une armada Française qui emploiera tous les moyens avions de chasse compris et aux côtés de ses compagnons, qu'il tombera au champ d'honneur les armes à la main, Il sera d'une bravoure exemplaire c'est ce qu'il lui vaudra le grade de colonel à titre posthume. Ce héros qui a porté les pseudonymes de Jacques et de Mustapha aura fait honneur à son nom, à sa famille et n'a jamais failli à son devoir, il mérite que l'on s'incline devant l'homme qu'il était.