La France est en état d'alerte maximale après la série d'attaques meurtrières de vendredi, qui ont fait au moins 128 morts et près d'une centaine de blessés. François Hollande annonce la mobilisation de 1500 militaires supplémentaires en Ile-de-France et décrète l'état d'urgence pour l'ensemble du territoire français. Au ministère de l'Intérieur, la cellule interministérielle de crise siège sans discontinuer depuis vendredi soir. Dans la foulée des attentats de janvier, le plan Vigipirate avait été placé au niveau maximum en Ile-de-France. Plus de 10.000 militaires avaient été mobilisés sur l'ensemble du territoire pour surveiller les édifices sensibles dans le cadre de l'opération Sentinelle. Ce dispositif, qui est accolé au plan Vigipirate, a été par la suite pérennisé à hauteur de 7.000 militaires déployés en permanence sur le territoire autour de quelque 5.000 lieux sensibles, une expérience inédite pour l'armée de terre. Cette nouvelle mission a mis sous pression une armée française déjà très sollicitée sur les théâtres extérieurs, notamment au Sahel et dans le Golfe. Face à cette nouvelle donne, le gouvernement a décidé à deux reprises d'adapter la réduction des effectifs de la défense prévue dans le cadre de la loi de programmation militaire. François Hollande a annoncé la mobilisation de 1500 militaires supplémentaires et a décrété l'état d'urgence. Cette mesure, selon les autorités françaises permet de limiter la circulation des personnes et des véhicules, d'instaurer un couvre-feu, d'ordonner la fermeture provisoire de salles de spectacles, débits de boisson et d'interdire la tenue de manifestations. Cinq compagnies de CRS supplémentaires ont été engagées en région parisienne. Concernant la gendarmerie, un renfort de 230 hommes a été mis à la disposition de la préfecture de police. De source diplomatique française, on assure qu'il n'est pas question de remettre en cause la tenue de la COP21 à laquelle doivent participer quelque 118 chefs d'Etat et de gouvernement. "Le niveau de sécurité sera encore renforcé", assure cette source haut placée. Notons , que depuis les attentats de janvier, les services de renseignement français sont sur le qui-vive. Environ 1.800 ressortissants français sont impliqués dans des filières djihadistes à ce jour, qu'ils soient en Irak ou en Syrie, en transit, rentrés, ou qu'ils aient des velléités de départ, selon le ministère de l'Intérieur.