C'est le 25 Décembre 1925 que naquit Abdelkader Tahlaiti dans le quartier de Tigditt cœur de ce qu'était l'époque le quartier arabe de Mostaganem. Son père Ahmed Tahlaiti y possédait un magasin d'épicerie qui deviendra dans les années de braise de la révolution un centre névralgique de contact des militants. Il commença à travailler à l'âge de 13 ans après avoir quitté l'école où pourtant il avait d'excellents résultats. Dans ce quartier, foyer du nationalisme de Mostaganem, il ne tarda pas à rejoindre le mouvement nationaliste pour l'indépendance de l'Algérie, à travers d'abord le mouvement scout puis au sein du PPA MTLD. Il fut un acteur dans les évènements du 8 Mai 1945 et fut emprisonné pour cette activité militante alors qu'il n'avait pas encore 20 ans la prison d'Oran pendant plusieurs mois. Cette incarcération fut dit-il la plus dure, puisque ces militants étaient entièrement livrés à la horde coloniale à peine revenue du pétainisme, lui qui avait vécu pourtant d'autres incarcérations difficiles. La prison ne fera que renforcer l'engagement du jeune Abdelkader pour l'indépendance de l'Algérie au côté d'autres jeunes amis qui ont eu également des parcours militants exemplaires tels que Belkacem Benzaza, Mzadja Mohamed et bien d'autres. Cette flamme qui couvait au sein de cette jeunesse militante de Mostaganem, embrasa la ville et sa région à l'image du pays, ce 1 er Novembre 1954. Abdelkader était au cœur de ce déchainement révolutionnaire et son magasin de Tigditt sera un des principaux lieux des contacts, de la coordination et du soutien militant. Cette activité fut découverte par la horde policière des RG (Renseignements Généraux) si cruelle et si haineuse vis à vis de l'indépendance de l'Algérie à l'image du sinistre inspecteur Gondolfo qui fut particulièrement dur avec lui. Abdelkader fut alors emprisonné pendant deux années, à la prison de Mostaganem. Durant cette période, son père mourut sans qu'il puisse le voir. A sa sortie de prison quoique étroitement surveillé par les RG il continuera à apporter sa contribution à la marche inexorable vers l'indépendance. De tous les militants qu'il a côtoyés il voue jusqu'à présent à 90 ans une admiration sans bornes pour le Chahid Benyahia Belkacem avec lequel il entretenait depuis leur jeunesse une profonde amitié. Jusqu'à présent il continue à dire que ce Chahid était l'incarnation du patriote courageux, désintéressé et attaché à son pays jusqu'au sacrifice suprême. Il a l‘habitude de citer cet échange avec feu Benyahia s'interrogeant sur ce que seront les lendemains de l'indépendance. A la question de Abdelkader « dis-moi mon ami, que ferons nous à l'indépendance ? » Benyahia lui répliquera : « et bien tu reviendras à ton épicerie et moi à mon métier de coiffeur ». Tout pour l'Algérie. Il se préoccupera après l'indépendance de la famille de feu Benyahia Belkacem avec sa discrétion légendaire. Il élèvera ses propres enfants dans le respect des valeurs de notre pays et de l'importance du travail et de l'honnêteté dans le parcours de tout être humain digne. Il est le parfait exemple des militants désintéressés qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie soit indépendante, sans rien demander. Nos jeunes de l'Algérie indépendante doivent savoir cela.