Que ceux qui n'ont pas la réminiscence courte se rappellent que notre wilaya fut complètement phagocytée par le régime de 1965 qui considérait que Mostaganémois était le bastion du ‘'Benbellisme'', alors que l'histoire retient que Mostaganem fût le creuset du nationalisme où le fort sentiment du PPA de nos ainés dominait la scène politique de Mostaganem même postindépendance. Une chape de plomb écrasait Mostaganem au point qu'elle fut écartée sur le plan du développement économique, social et culturel du bénéfice du programme « spécial » prescrit par le pouvoir qui était en place, bien que la wilaya recèle des atouts attractifs en matière agricole, touristique, et culturel. Ce n'est que par le truchement du programme structurel et des différents plans quinquennaux initié par le Président Bouteflika, que la wilaya a connu un véritable ballon d'oxygène et rattrapée son retard. Même l'organisation du théâtre amateur a dû connaitre sa longévité parce qu'il a été soustrait des mains des volontaires pour se voir confier à l'organisation de masse « la jeunesse FLN ». La société civile composée du syndicat unique, du parti unique, et un mouvement associatif muselé par une loi drastique, dont sa thématique dominante ne visait que l'action caritative et/ou musicale, les autres organisations de masse parlaient le seul langage distillé par la propagande du parti unique. Elle subissait tous les aléas et incapable de les dominer pour lutter contre l'arbitraire de la puissance publique. Même la zaouïa Allaouia n'a pas été épargnée. Des Mostaganémois respectables furent manipulés par le parti unique pour porter atteinte à la crédibilité spirituelle et au patriotisme révolutionnaire de son cheikh Mehdi Bentounes Allah yarhamou. Oui la société civile aurait dû être et devenir un catalyseur du mouvement démocratique pour assurer de surcroît la fonction d'avocat en faveur de la représentativité des citoyens selon les centres d'intérêts respectifs visant une réciprocité avec la puissance publique pour des échanges et la poursuite d'objectifs communs. L'administration qui nous avait colonisés autrefois avait réglementé la création et le fonctionnement des associations par la loi de 1901, c'est vous dire la capitale expérience qui couronne à ce jour l'activité de ces mouvements durant ces 114 années, alors que chez nous, notre capital expérience ne date que de 25 années. Nous possédons par conséquent une société civile relativement jeune, qui se recherche à travers les dédales d'une société citoyenne hétéroclite et indifférente. Accordons-lui par conséquent les circonstances atténuantes. En effet, après l'ouverture du champ politique en 1988, Il existe çà et là des actions et des mouvements pour contenir autant faire ce peut un renouveau de mobilisation devant la puissance publique mais l'absence de culture de discernement et de stratégie donnent un sentiment d'indigence dans l'action et par la voie de conséquence entrainant des échecs pour mener à bien la mission de la défense des intérêts de nos concitoyens. L'autopsie de la situation de la société civile ne me semble pas du tout reluisante pour les raisons suivantes : - Les partis politiques n'arrivent pas à susciter l'encrage de la population et la faire adhérer à leurs convictions politiques à travers leurs programmes idéologiques. D'autres soutiennent le programme du Président sans lui faire de déclaration d'allégeance. N'est-ce pas paradoxal ? - Les acteurs du mouvement associatif n'arrivent pas à faire leurs mues, compte tenu de leur manque d'expérience, ils restent vulnérables au point où certains font des alliances contre nature à des fins électoralistes avec des partis politiques ; ils cherchent plutôt l'opportunisme, le leadership, qui les empêche de s'inscrire en droite ligne dans l'espace public au sein de la société et incapable de la mobiliser dans ses diverses luttes contre des mesures qu'ils jugent pourtant arbitraire.- Le pluralisme syndical se consolide à petit pas. - Les mouvements de la jeunesse sont inféodés à des partis politiques. Avec ce conglomérat sclérosé, la société civile demeure complètement incapable de réagir et de maîtriser positivement par une stratégie basée sur l'expertise, le savoir-faire, le savoir être, l'évaluation, les techniques de la communication, la mobilisation constructive en vue d'asseoir une politique de défense des intérêts de la société ; ce qui laisse hier et aujourd'hui en toute évidence, les mains libres à la puissance publique. On a raison de se plaindre sur l'immobilisme de la société civile mais tant que cette société inscrit ses actions dans le sillon du franc-tireur, elle sera facilement débusquée. L'Etat aujourd'hui planche sur une réglementation qui vise à faire associer les citoyens aux affaires publiques, je fonde l'espoir que le mouvement associatif s'insérera avec détermination et en harmonie avec la démocratie participative, démarche innovante mais difficile à assimiler s'il n'y aurait pas des formations idoines pour conduire efficacement un mouvement associatif vers la voie du professionnalisme.