Le mouvement associatif au niveau de la région semble être réduit, ces derniers temps, à sa plus simple expression. Avec la disparition des associations culturelles et des comités de quartiers, les citoyens ne trouvent aucun cadre pour porter leurs doléances auprès des autorités locales. Il est de notoriété publique que la quasi-totalité des associations, quel que soit leur caractère, a toujours fonctionné sans vision claire ni programme viable, avec la seule ambition de pouvoir bénéficier des subventions que les pouvoirs publics, notamment les APC et APW, octroyées annuellement. Depuis des dizaines d'années, des dizaines d'associations, faute de programmes d'actions consistants et de projets fiables, n'ont ainsi, quasiment pas de présence active sur le terrain. Ces associations fantômes, profitant de la complicité active ou passive des autorités locales, continuent, dans l'impunité totale, d'absorber des millions de dinars d'aide par le simple fait d'exister, uniquement sur le papier, cette particularité tenace qui perdure depuis des années, a eu pour principal effet-outre le détournement des deniers publics, de dénigrer le mouvement associatif aux yeux des citoyens et de décourager les plus volontaires et les plus sincères d'entre eux. Combien d'associations ont bénéficié de budgets depuis des années et combien ont-elles réussis à durer ?, « Se demande amèrement un acteur du mouvement associatif, en s'interrogeant sur la passivité des pouvoirs publics qui continuaient de subventionner des associations qui, manifestement, ne justifiaient d'aucune activité sur le terrain. Pour lui, la majorité des associations sont là juste pour faire de la figuration car elles n'ont aucun rôle dans la société. Jusqu'à ce que certaines associations naissent et prennent sur elles-mêmes de réhabiliter le travail associatif par des activités de proximité et des actions concrètes de bénévolat qui, pour certaines, ont chargé le quotidien des habitants de certains quartiers. Et pour beaucoup d'entre elles, ce travail s'est effectué grâce à l'engagement passionné des membres et sans aucun apport financier de la part des pouvoirs publics. Néanmoins, avec la promulgation de la nouvelle loi relative aux associations (Loi N°12-06 du 12-01-2012), les pouvoirs publics semblent avoir décidé de porter une grande attention et une nouvelle vision au tissu associatif et de mieux éplucher les dossiers avant d'accorder les subventions. A ce stade, le tissu associatif va devenir un rempart à l'arbitraire et à l'autoritarisme, à même de faire émerger un segment important de la société civile, non pas pour s'inscrire dans la stratégie de confrontation, mais de médiation et de partenariat indispensables. L'espace associatif deviendra ainsi une force de proposition impliquée dans la bataille du développement, aux côtés des pouvoirs publics.