D epuis le lancement de la campagne jusqu'aux élections du 29 décembre dernier, les candidats aux sénatoriales ont usé, chacun à sa manière et selon sa jugeote, de tous les subterfuges dont ils disposaient pour récolter, ou glaner (selon la méthode utilisée) le maximum de voies, quel que soit la manière employée. Dans ce genre de situation tous les " coups " sont permis ! D'ailleurs le seul moyen de s'offrir un billet gagnant pour un siège au sénat est l'argent. Dans ce genre d'affaire il faut reconnaître qui l'argent fait bien le bonheur des uns au détriment d'autres. Ceux qui s'étaient portés candidats aux sénatoriales mais qui n'avaient pas assez d'argent à mettre sur le tapis, face aux richards sans scrupule, ont gaspillé, les pauvres, leur salive inutilement. Chez nous, plus qu'ailleurs, on achète aussi les hommes. Dans de telles situations il n'est plus question de parler de principes, encore moins de " rojla ". D'ailleurs les hommes d'autrefois aux longues moustaches et à l'allure d'un truc n'existent pas. L'argent a réduit certains à de simples petits valets prêts à tendre la main et à baisser l'échine pour quelques billets de mille dinars seulement. L'argent est devenu une drogue et ceux qui ont pris l'habitude de se faire servir en sont devenus accros. Ceux qui ont essayé de jouer franc jeu, en affichant leur honnêteté et leur sérieux, se sont vite fait écarter de la course dès le départ. Cela était prévisible mais pour sauver leur honneur de parfait citoyen ils ont préféré aller jusqu'au bout, pour sans doute prouver leur capacité d'homme et leur attachement à leur parti et à la mère patrie, sans se soucier de ce qui se tramait dans leur dos. A aucun moment, sans doute, ils n'ont soupçonné les tractations qui s'effectuaient à leur issue et qui allaient les déstabiliser. Naïvement, ils ont joué le jeu. D'ailleurs il fallait les voir lors des votes successif. Ils attendaient passivement les résultats des scrutins. Ce ne fut qu'après les préliminaires qu'ils s'étaient rendus compte qu'ils n'avaient nullement la capacité d'aller plus loin parce qu'ils avaient comme adversaire des coriaces. A bout de souffle et rien dans la besace, ils se sont vus contraints d'accepter leur défaite malgré qu'au fond d'eux-mêmes ils auraient tant souhaité gravir les dernières marches pour décrocher le ticket les menant vers l'hémicycle. Le seul critère, " officieux " bien sûr, pour être finaliste aux élections c'est l'argent. Sans lui, il est inutile de se lancer dans un combat où le match est gagné d'avance… Certains d'entre les futurs sénateurs l'ont dépensé sans compter les billets roses mis sur le tapis. A en croire les rumeurs, les prix des sièges au sénat ont vacillé entre 600 et 800 millions de centimes, et même plus, sans compter les dépenses subsidiaires engagées par ci par là, entre de copieux repas offerts, lors des négociations et tractations, en l'honneur des intermédiaires. Parmi les candidats certains n'ont jamais fait de politique, politiquement parlant. Ils ont adhéré à un parti quelconque dans le but de se porter candidats à la députation ou aux sénatoriales, en passant par les locales. C'est le titre qui prime. Car le reste importe peu. D'ailleurs n'a t- on pas vu des élus semi analphabètes ignorant tout des textes et de la réglementation en vigueur ? Ces derniers gèrent les affaires de l'Etat selon leur état d'âme ou leur bon vouloir. Dieu merci il existe encore des hommes droits, justes et indifférents à l'odeur de l'argent, sénatorialement parlant.