Youm El Ilm (journée du savoir), qui est célébrée chaque année, le 16 avril, coïncidant avec la commémoration du décès du Cheikh Abdelhamid Ben Badis. Cette journée nous renvoie à d'importantes étapes de l'histoire de notre pays. Il est donc évident que cette journée reste le signe d'hommage et de reconnaissance en rappelant les hauts faits dans le but à lutter contre l'oubli et à élever le niveau culturel et éducatif des jeunes générations . Il est aussi important de rappeler , le rôle très signifiant et la contribution des oulémas ont été d'un apport précieux dans le mouvement national pour forger l'esprit nationaliste et l'apprentissage des sciences, mais aussi un très grand intérêt pour la culture arabo-musulmane pour la souveraineté de l'Algérie durant la période coloniale. C'est de tout cela qu'il sera question de notre contribution citoyenne afin de rendre hommage à celui qui était l'un des illustres théologiens et de grande notoriété que comptait la région du centre-ouest du pays. Il s'agit, du défunt Cheikh Henni Adda dit Cheikh Djillali Boudali El farrissi, qui a voué sa vie entière au service du savoir et de la culture. Les quelques témoignages que nous avions pu recueillir à cette occasion, disent que c'est un ardent défenseur de la pensée arabo-Islamique contemporaine , qui a contribué à donner sa noblesse à l'enseignement et à l'évolution du savoir , avec un très grand intérêt pour la sociologie où il nous montre la vraie place du culte de l'islam dans la société moderne, où notamment il défendra des principes de tolérances et du rôle de la médersa dans le respect de toutes les religions et des langues vivantes. Il fut membre du conseil d'administration de l' association des oulémas algériens, créée le 5 mai 1931, aux côtés d'illustres savants et intellectuels de l'envergure de : Abdelhamid Ben Badis , Naimi Naim, Abbas Bencheikh El Hocine , Ahmed Toufik El Madani, Larbi Tebessi, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Mohamed Kheirddine ,Abdellatif Soultani, Ahmed Bouchmel, Baaziz Benomar, Ahmed Hamani, Aboubakr Laghouati, Djillali El Farissi, Abdelkader El Magharibi , Ahmed Sahnoune, Hamza Boukoucha. Aujourd'hui, Chlef ne l'a pas oublié, notamment tous ses habitants gardent encore le souvenir de son rôle dans le mouvement national et à la formation de plusieurs formateurs et encadreurs de l'enseignement et des affaires religieuses. En effet, il n'a pas cessé de militer pour ses convictions .Des convictions fortes qui s'inscrivent dans le sens des valeurs humaines telles que le respect , la dignité de l'individu et de la collectivité . C'est dans cet esprit que l'on ne peut pas évoquer la journée nationale du savoir, sans parler de Cheikh Henni Adda dit Cheikh Boudali El farrissi, et on ne peut parler de Cheikh Henni Adda dit Cheikh Boudali El farrissi, sans évoquer la prestigieuse école d'EKhaldounia de Chlef, dont il devient l'un des principaux précurseurs et l'initiateur de nombreux projets du savoir, notamment le premier à avoir œuvré pour la création de l'institution libre ,El khaldounia. C'était la première inspiration aux côtés de ses compagnons, Mohamed El Madjadji, Cheikh Saidi, Amar Ghriss, Cheikh El Abassi qui font aujourd'hui la fierté de la ville de Chlef. On ne peut donc, se passer du travail accompli par l'érudit cheikh Djillali Boudali, le premier enseignant et directeur de cette prestigieuse école d'El Khaldounia qui a été fondée en 1944,située au centre-ville de Chlef à la rue Ben Badis, qui a rapidement dépassé les frontières de la ville d'Al Asnam ,l'actuelle Chlef. Il a d'ailleurs joué un rôle de premier plan dans la fondation de la medersa Khaldounia, dont« la construction est financée par des notables et bienfaiteurs de la ville». C'est une école qui en fit un véritable pôle du savoir, où s'enseignait, notamment la jurisprudence religieuse, la grammaire, les mathématiques, l'astronomie, l'histoire, la géographie, la culture arabo-islamique. Parmi les étudiants brillants de cette prestigieuse école on cite entre autres : « Hadj Mohamed Teguia ex. Ministre de la justice, Ghoulamallah ex. Ministre des affaires religieuses, Abdeslam Hadj Kadda mufti de Mostaganem figuraient parmi les brillants étudiants de cette prestigieuse école symbole du savoir » Néanmoins nous devons œuvrer à une véritable culture citoyenne pour la connaissance de ces lieux et la considération pour une symbolique d'attachement de la société à ce patrimoine. Oui en effet, il est grand temps que l'on se réapproprie de ce patrimoine indispensable aux historiens, aux journalistes, aux universitaires, aux associations citoyennes, voire son classement qui fait partie de la mémoire collective de la nation algérienne pour pérenniser ce legs que nous devons d'enseigner à notre jeunesse d'où l'urgence de l'heure pour que ce don de l'histoire de l'Algérie soit sauvegardé pour nos futures générations est la meilleure façon pour rendre hommage aujourd'hui à l'érudit Cheikh Djillali Boudali où Il avait consacré toute sa vie à la lecture et à l'enseignement ,notamment pour répandre les idées et la science. Nous voulons nous réapproprier de nos repères pour instituer le savoir et la culture de ces lieux. Parce qu'il s'agit d'un patrimoine qui fait partie de notre mémoire et de notre identité nationale. Il est évident que les citoyens et les autorités locales de Chlef devraient s'associer à cet acte de mémoire pour tous ces valeureux hommes spirituels, savants et de culture qui ont contribué à donner leur noblesse à l'enseignement, l'éducation et la formation de générations. Qui est Cheikh Henni Adda dit Cheikh Djillali Boudali El farrissi ? Cheikh Boudali, dont le nom de famille est Henni Adda, natif de la commune de Ouled- Farès, 20 km au nord de Chlef, issu d'un rang social modeste. Habillé de sagesse, notamment son seul luxe c'était le port de son costume traditionnel. Il a occupé le poste d'inspecteur régional des affaires religieuses à l'échelon centre – ouest qu'il parcourait durant toute l'année et en parallèle imam de la grande mosquée de Chlefoù il se consacrait à l'explication du livre Saint Coran, aux côtés de l'érudit et mufti Bouabdelli, Cheikh Saidi, Cheikh Hadj M'Hamed Hachemi, Cheikh Achit. En effet, la famille Henni Adda compte parmi les plus centenaires de la ville, pétri dès l'enfance de la culture arabo-islamique, il apprit parfaitement les 60 versets du livre saint-coran jusqu'à l'âge de 15 ans. Il expliquait, de manière pédagogique, le Coran et la sunna qu'il inculquait aux fidèles avec autant d'ardeur. Né le 28 octobre 1909 à Ouled Farès, au nord de Chlef, Djilali El Farissi, de son vrai nom Henni-Adda, (décédé, le 26 juin 1994).Laissant derrière lui un patrimoine d'écrits riches dont des articles publiés dans la revue El Baçair de l'Association des Oulémas Musulmans. Ses œuvres sont intimement liées au culte et à la société, qui lui ont valu le respect de tous dans la vie associative et qui mérite d'être consultés pour une étude objective afin de servir aux générations futures. Il rejoindra l'université Zeitouna de Tunis où il réussira à parachever ses études supérieures puis arrivant à Constantine, il a contribué ainsi à la formation de plusieurs formateurs de l'enseignement des affaires religieuses, dont entre autres: Cheikh Hamanni ex. président du conseil national Islamique, l'Imam Chentir, Youcef Yallaoui ex. secrétaire général de l‘organisation des anciens Moudjahidine, Foudhala homme de théâtre... Au déclenchement de la révolution de 1954, il a activement milité dans le mouvement national, avant de se faire arrêter et emprisonné à la prison de Berouaghia (W.de Médéa), et libéré après deux ans. Quelque temps après, il ne tarda pas à connaitre une seconde incarcération, puis assigné à résidence surveillée jusqu'à l'annonce du cessez-le feu du 19 mars 1962. Enfin ,nous garderons de cette personnalité du culteaux fortes valeurs humaines, d'un homme fort connu de grande culture , qui voua sa vie entière à sa patrie et au savoir parmi d'autres qui ,ont contribué de manière significative à l'évolution du savoir .Il ne badinait avec les intérêts de la chose publique qu'il considérait sacrés. Il disait toujours que j'ai conscience d'avoir servi mon peuple et mon pays. Cette profonde aspiration est toujours d'actualité chez les habitants de Chlef. Il est inhumé au cimetière de sidi Bechrifa Ouled Farès -Chlef où il repose désormais depuis 1994. Allah ya Rahmou (que dieu ait son âme),Espérons que cette modeste contribution reste largement ouverte pour l'enrichir et mise à jour pour une mémoire et une histoire dans la vie d'une nation qui se veut une marque de reconnaissance à l'endroit de ces hommes du monde de la culture, de l'économie ou de la politique qui ont dignement servi l'Algérie par leurs talents, leur patriotisme et ils sont restés fidèles , modestes et intègres de l'Algérie. Il s'agit donc, d'apporter une pierre à l'édifice de l'évolution du développement national à l'heure où, la mémoire collective, qui a tendance à disparaître des valeurs de notre commun et du mode de fonctionnement de notre administration.