La tranquillité publique, droit élémentaire reconnu universellement à tous, est hélas bafouée par le temps. Sa garantie, est largement mise en cause par l'impunité du tapage quotidien que vit le citoyen, impuissant. La défense de ce droit basique est consacrée par des textes officiels qui attendent leur application en toute rigueur, en tous lieux et en toute saison. Le tapage fait ravage un peu partout, intempestivement, dans les cités et plus souvent dans le centre-ville. Beaucoup se plaignent en effet, mais aucune action de dénonciation publique n'est déposée à ce sujet, de la part des organisations de quartiers, ou de ce qu'il en reste, ni même des particuliers. Un des grands défauts c'est justement, de ne pas porter plainte, et si plainte il y a, c'est souvent sous le couvert de l'anonymat ou se caractérisant par un retrait immédiat dès confrontations entre le plaignant et l'accusé, comme s'il y a peur d'éventuelles représailles. On le sait, depuis longtemps, les motos ont investi le décor Mostaganemois, avant et après minuit, et leur vacarme infernal est de retour pour le malheur des bébés, des personnes âgées et des malades. Bien avant le Ramadan, le cri strident, les pétarades, les vrombissements assourdissants des grosses cylindrées, de petites mobylettes, Quads et autres engins moins connus, ont déjà dérangé plus d'un. La tranquillité publique, droit élémentaire du commun des mortels, s'y trouve malheureusement mise à mal par le silence et l'indifférence. Des questions se posent cependant : où sont les institutions publiques et les organisations qui doivent se substituer aux citoyens pour dénoncer et défendre ce genre d' « agression sonore ». Selon des observateurs, les services de sécurité, procèdent à des actions « coup de poing » en direction des petites cylindrées surtout mais, vu ce qui se passe, le long des grandes artères de la ville ou de la côte balnéaire, il ne semble pas y avoir un effet dissuasif. Aussi, les griefs retenus à l'encontre des contrevenants, généralement des jeunes et des adolescents, est le non-port du casque, l'absence de permis, le défaut d'assurance et rouler sans les papiers du véhicule. Ce qui fait le plus mal est certainement, plus que l'excès de vitesse de ces immenses machines infernales, faisant un bruit insupportable qui vient déranger le tympan et déchirer le silence de la nuit, que l'on peut entendre du dernier étage d'un immeuble, sans compter avec la peur, pour les piétons tardifs, d'être fauchés. Les engins mis en cause sont les motos de plus de 150 cm3 et les fameux « Quads » qui ne sont pas homologués pour la circulation urbaine, tous et toutes, roulants en « échappement libre ». En matière de bruit, la réglementation est claire. Il est défini dans l'article 3 du code de la santé publique comme suit : ‘'les niveaux sonores maximums admis dans les zones d'habitation et dans les voies et lieux publics ou privés sont de 70 décibels (70 dB) en période diurne (6h à 22h) et de 45 décibels (45 dB) en période nocturne (22h à 6h).''Le Décret exécutif n° 93-184 du 27 juillet 1993 réglementant l'émission des bruits est lui aussi explicite. Alors M le Maire de la ville réagira-t-il ou pas à requérir la force publique ? La raison est simple : prendre en charge la dépollution « sonore » et mettre fin au tapage nocturne qui porte préjudice à la tranquillité des citoyens qui ont besoin de se reposer. Jusqu'à présent, les citoyens disent qu'ils n'ont pas encore vu de contrôles fermes, au moyen de « décibels-mètres », de nuit comme de jour. Si contraventions et mises en fourrières seraient encore plus importantes, si des patrouilles plus régulières et généralisées étaient effectuées et, il y a aussi le fait que les maigres amendes appliquées ne dissuadent pas les contrevenants à récidiver, comme le pense ce vieux policier, en retraite, lui aussi excédé par les tapages nocturnes des échappements libres. Il se pose aussi la question terrible qui est de savoir comment pourrait-on contrôler de nuit, un Quad ou une moto de 350-400 cm3, qui roulerait à 100-140 km/heure, dans une artère du centre-ville ?