L'Association des concessionnaires automobiles et leurs agents agréés (AC2A) a salué la décision de lever l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion, appelant toutefois les pouvoirs publics à élaborer un cahier de charges "précis" pour régir cette activité, en concertation avec les professionnels du secteur. "La prise en charge de ce marché, via un cahier des charges précis et dans un cadre structuré et la seule solution viable permettant d'assurer un environnement sain aux acheteurs et vendeurs concernés", a indiqué l'association dans un communiqué. Lundi, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb avait annoncé la levée d'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion sous certaines conditions, dans le cadre du projet de loi de finances 2017. M. Belaïb a évoqué notamment la mise en place d'un cahier de charges assurant "la transparence dans ce marché où l'acheteur a des garanties suffisantes". "L'AC2A (...) salue et supporte toute action venant à renforcer le cadre règlementaire assurant ainsi une démarche professionnelle dans le développement de son secteur d'activité", ajoute l'association soulignant que "la normalisation de ce marché était une nécessité absolue permettant de garantir aux citoyens l'accès, à prix raisonnable et dans un cadre règlementé, aux véhicules d'occasion". Ce cadre légal permettrait de garantir la traçabilité totale de l'ensemble des opérations et de bancarisation des flux financiers et de pouvoir mettre en place une politique de reprise de véhicules dans le cadre d'achat de véhicules neufs. L'AC2A estime également que l'encadrement dans le cadre d'un réseau de distribution règlementé de la vente et l'après-vente des véhicules d'occasion, était l'unique voie permettant de sécuriser la prise en charge totale du client aussi bien dans le respect des garanties techniques, mais aussi de lutte contre les tentatives de dérive qui pourraient en découler. Toutefois, il est nécessaire, selon l'AC2A, de préserver l'intégrité du parc automobile algérien, notamment l'effort de rajeunissement entamé par les pouvoirs publics, qui ont permis une amélioration notable du niveau d'émission de CO2, dans l'intérêt de la santé des habitants. Cependant, un retour des importations de véhicules d'occasion, si cela est mis en place sans concertation avec les professionnels du secteur et sans cadre règlementaire précis, pourrait représenter plusieurs "risques". Il s'agit essentiellement d'absence de traçabilité technique du véhicule assurant une conformité totale et sans faille avec la normalisation algérienne, d'absence de garantie technique du véhicule, des risques sécuritaires, d'absence de traçabilité des flux financiers assurant un contrôle des masses monétaires mais aussi une bancarisation évitant ainsi les écueils de l'informel. Ces risques concernent également le recouvrement de la fiscalité, la préservation de l'emploi, ajoute la même source. La levée de l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion pourrait aussi fragiliser l'effort de développement d'une industrie automobile structurante et de développer un marché parallèle incontrôlable, en opposition à la politique de quotas, nécessaire dans l'environnement actuel, selon l'association.