La mise en œuvre de l'économie forestière à travers la wilaya de Mascara au vu des potentialités et des richesses dont dispose le patrimoine forestier, montre qu'il est nécessaire de faire participer les citoyens désirant investir dans le domaine à savoir l'autorisation d'usage dans le cadre de l'octroi des forêts récréatives qui sont au nombre de 09 dans un premier temps, dont les dossiers sont au stade de l'identification en application du décret exécutif n° 06/368 du 19/10/2006, 05 forêts dont le plan d'aménagement a été validé et approuvé par le wali, les 4 autres sont en étude. Les 05 forêts seront soumises au Ministère pour classement, un avis d'appel d'offre sera lancé à l'intention des investisseurs qui peuvent manifester leurs intérêts. Ces forêts représentent une superficie de 100 ha récréatifs. Concernant l'octroi de l'autorisation d'usage, tous les terrains forestiers nationaux relevant du domaine national sont érodés, mal traités, ravinés et sont également à identifier et à inventorier par les services du domaine en collaboration avec les services du cadastre afin de déterminer leur nature juridique. Selon le décret présidentiel n° 01/87, toute action d'investissement à valoriser doit être conforme à la loi. Ces terrains seront l'objet d'une opération au profit d'investisseurs au vu d'un cahier de charge, ce type d'investissement est destiné particulièrement à la plantation fruitière et rustique, petit élevage, pépinière, apiculture et la multiplication de la faune animale synétique tel que la perdrix caille et autres pour assurer le repeuplement et enrichir le patrimoine forestier. D'ailleurs, les responsables des forêts et de l'agriculture et du développement rural, veulent que les opérateurs privés s'intéressent au secteur des forêts et aux divers avantages économiques que représentent les produits sylvicoles qui restent, jusqu'à présent peu exploités, et souhaitent le développement des forêts récréatives à travers le mode d'autorisation d'usage, tout en précisant que la forêt demeure un territoire incessible. Il est affirmé qu'à cet effet un texte de loi est en application pour préciser les modalités et les conditions d'exploitation de ces espaces. Il s'agit d'encourager l'érection dans les forêts urbaine et périurbaine, dans les grandes villes du pays et de mettre en activité les infrastructures récréatives au bénéfice des citoyens et des familles. "Nous devons ouvrir nos forêts à nos citoyens qui doivent y trouver ce dont ils ont besoin comme les aires de jeu, les sites de pique-nique, les buvettes, restaurants, mais aussi en mettant l'accent sur le respect de l'environnement et du milieu forestier par ceux qui sont appelés à l'exploiter. D'ailleurs, on ne manque pas de préciser que des cahiers de charges très stricts et très regardants seront établis à cet effet. Il n'est toutefois pas question de laisser le béton envahir la forêt, suggérant plutôt aux privés de s'intéresser à l'exploitation d'autres moyens de construction comme le préfabriqué ou le bois. Les actions que l'on vient de citer sont louables, mais il faut reconnaître aussi que l'intérêt économique des forêts algériennes est, à ce jour, dévalorisé, voire ignoré par les différents programmes économiques. Comment peut-on justement y remédier ? Les forêts algériennes ont en effet une valeur économique sous-estimée, malgré le potentiel et pourtant elles délivrent de nombreux biens et services sociaux, environnementaux et économiques aux populations rurales et urbaines. Par exemple : le maintien de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, la prévention des inondations, la lutte contre la désertification, les filières des produits forestiers ligneux et non ligneux, l'épuration et le stockage de l'eau parmi d'autres. De nombreux secteurs de l'économie tirent un bénéfice direct des forêts, mais leur contribution n'est souvent pas reconnue et rémunérée à juste titre. Des leviers pour remédier à cette situation existent. D'abord, il faut réfléchir à la comptabilité verte et la contribution du secteur forestier à l'économie algérienne et au bien-être de sa population. Par ailleurs, il est important de sensibiliser tous les secteurs bénéficiant de la forêt, par exemple l'eau, le tourisme, l'élevage, entre autres, afin qu'ils développent, en partenariat avec le secteur forestier, les outils assurant la pérennité des biens et services fournis par les forêts. Il y a, aujourd'hui, des foyers de croissance à développer, notamment à travers la réhabilitation d'écosystèmes. Comme les plantes aromatiques et médicinales, et dans la promotion d'un tourisme responsable dans des aires protégées. Comment peut-on développer ces «foyers de croissance» et asseoir une économie verte dans un système économique rentier, dépendant totalement des hydrocarbures ? Le grand avantage d'un système économique tirant bénéfice de ressources naturelles comme les hydrocarbures est justement de pouvoir disposer d'une énorme capacité d'investissement pour préparer et asseoir un système économique durable sur le long terme, notamment en vue d'une période plus ou moins lointaine de l'«après-hydrocarbures». Dans ce contexte, les ressources financières sont donc disponibles pour des investissements d'envergure dans des secteurs où la valeur ajoutée et les emplois créés sont pérennes et profitent au pays dans sa globalité : milieux ruraux et urbains, jeunes et femmes compris. Le secteur forestier pourrait donc être un des domaines à privilégier pour le développement d'une économie verte, au même titre que d'autres comme les énergies renouvelables, la gestion de l'eau et des déchets, l'agriculture raisonnée et biologique, l'industrie à faible émission de carbone et de polluants, etc. Le secteur forestier est, en tout cas, créateur de richesses et d'emplois, d'emplois dans le secteur forestier à l'échelle mondiale, notamment dans les activités de plantation, d'aménagement et de conservation des forêts, de lutte contre les incendies, de gestion des aires protégées, dans le développement de l'agro-forestière et des espaces verts urbains et périurbains.