Les Al Rachid sont une famille qui a régné sur l'Emirat de Haïl, en Arabie, et les ennemis héréditaires de la famille régnante des Al Saoud. Abdallah ben Rachid, le patriarche de la dynastie, prend le pouvoir à Haïl en 1836 en renversant Mohammed ben Ali, un descendant de Jaafar. Déchirée par des luttes de pouvoir sanglantes, la famille est finalement évincée par Ibn Saoud entre 1902 (prise de Riyad) et 1921 (chute de Haïl). Certains membres de la famille Al Rachid ont quitté le royaume saoudien pour un exil volontaire, principalement en Irak. Dans les années 1990 une poignée d'entre eux vivait encore en dehors de l'Arabie saoudite. Le premier Etat saoudien En 1744, l'émir de Dariya, Mohammed ben Saoud, s'allie à un prédicateur religieux, Mohammed ben Abdelwahhab, un imam fondamentaliste prônant le retour à la base de l'islam pur (doctrine religieuse parfois appelée unitarisme et souvent, de manière inadéquate, wahhabisme). Depuis leur capitale, Dariya près de Riyad, les deux chefs unissent les tribus du Nejd, prennent le contrôle de Riyad en 1773, et leurs successeurs étendent leur pouvoir à une grande partie de la péninsule Arabique en 1806 qui était jusqu'alors ottomane. Les Ottomans envoient alors l'Egyptien Méhémet Ali les renverser et rétablir l'autorité de l'Empire sur le Hedjaz sacré. Les Egyptiens s'emparent de la capitale saoudite d'al-Diriyah en 1818, détruisant ses forts et interrompant la domination des Al Saoud sur la région ; ils ne parviennent cependant pas à éradiquer les racines religieuses et nationales de leur pouvoir. Période ottomane Ebranlé par le pouvoir grandissant des Al Saoud, l'Empire ottoman ne tarde pas à réagir sous l'impulsion de Méhémet Ali et de son fils Ibrahim Pacha en libérant les villes saintes et en détruisant en 1818 Dariya. Le petit-fils de Mohammed ben Abdelwahhab est fusillé par ses propres troupes et l'imam Abdallah ben Saoud ben Abdelaziz décapité à Istanbul et sa tête jetée dans le Bosphore. Deuxième Etat saoudien Tourki ben Abdallah Al Saoud, le fils du dernier souverain, parvient à se réfugier auprès des bédouins dans le désert et à échapper à la déportation. Il mène alors une révolte contre les troupes occupantes en 1821 et établit sa tribu à Riyad, qui devient la capitale du deuxième royaume saoudien. Il regagne les territoires perdus, à l'exception du Hedjaz, et de l'Emirat de Haïl où le clan Al Rachid prend le pouvoir en 1835. En 1871, à la suite d'une querelle de succession, Saoud ben Fayçal ben Tourki Al Saoud prend le contrôle du pouvoir sur son frère Abdallah. Après la mort de Saoud, Abderrahmane son autre frère lui succède, mais Abdallah revient un an plus tard en le forçant à abdiquer. En représailles, les enfants de Saoud décident en 1887 de capturer Abdallah. En échange de la libération d'Abdallah, l'émir d'Haïl, Mohammed ben Abdallah Al Rachid, devient gouverneur de Riyad, alors que les Ottomans occupent de nouveau le Hasa, à l'est de la péninsule. Période Al Rachid L'émir d'Haïl décide alors de mettre fin au royaume saoudien. En 1891, les Al Saoud sont défaits à la bataille de Mulayda dans la région de Qassim par les Al Rachid, soutenus par les Ottomans qui restaient ennemis des Saoud. La famille saoudienne est obligée de s'exiler au Koweït, alors protégé par le Royaume-Uni, ennemi de l'Empire ottoman. Les Al Saoud trouvent refuge au Koweït, d'où le jeune Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud organise la prise de Riyadh et du Nejd en 1902 : dans la nuit du 15 au 16 janvier 1902, Abdelaziz s'empare de Riyad, alors sous l'autorité de la famille rivale des Al Rachid (de Haïl). En 1904, Abdelaziz s'empare de l'oasis de Buraydah, capitale de la région du Qasim, au nord du Nejd. Nouveau chef du clan, Abdelaziz organise les Bédouins en « ikhwan » (une milice religieuse islamique créée vers 1912), qui constituent sa force de frappe et lui permettent de reprendre graduellement le pouvoir dans la majeure partie de la péninsule. Les Ikwân sont progressivement installés dans environ 200 colonies agricoles (les « hujjar »). En 1912 ou 1913, Abdelaziz s'empare de la province du Hasa (Al-Hasa), dans l'est, dont la population est majoritairement chiite. Son poids politique est reconnu par les Ottomans en mai 1914, lorsque ces derniers le nomment wali (« préfet ») du Nejd. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Abdelaziz se rapproche graduellement des Britanniques. Un traité de coopération est signé avec ces derniers en 1915. En novembre 1921, Abdelaziz conquiert l'oasis de Haïl. Le pouvoir des Al Rachid s'effondre. Abdelaziz prend le titre de sultan du Nejd. En octobre 1924, les Hachémites du chérif Hussein sont défaits par les partisans d'Abdelaziz, à la seconde bataille de La Mecque. Le 13 octobre 1924, Abdelaziz entre à La Mecque vêtu en pèlerin (sans revendiquer, contrairement à Hussein, le titre de calife ; le titre de gardien des deux sanctuaires pris par les souverains saoudiens ne remonte qu'aux années 1980). Le port de Djeddah est conquis peu après (1924). La conquête du Hedjaz s'achève en 1925. Le 2 novembre 1925, les Al Saoud et les Britanniques signent le traité de Hadda, destiné à délimiter les frontières entre le domaine des Saoud et la toute nouvelle Transjordanie. La dernière grande conquête a lieu en 1926 avec la prise de l'Asir, du Jizan et du Najran, régions historiquement yéménites. Des légations soviétiques (le 16 février) et britanniques ouvrent à Djeddah en 1926. La même année, Abdelaziz se proclame roi du Hedjaz. Il est reconnu roi du Hedjaz, du Nejd et de leurs dépendances en janvier 1927. Le 20 mai 1927, avec l'aide de St. John Philby, Abdelaziz signe avec les Britanniques le traité de Djeddah par lequel il renonce à toute extension du territoire saoudien au détriment des souverains protégés par Londres tandis que les Britanniques reconnaissent le statu quo. Des tensions ont alors lieu avec les Ikhwân, désireux de poursuivre la lutte. Les principaux dirigeants des Ikhwân (Ibn Humaÿd, Ad-Dawish et Ibn Hithlaÿn) sont déposés en octobre 1928. Abdelaziz écrase militairement les Ikhwân en mars 1929 à As-Sabilah grâce notamment à l'appui de l'aviation britannique. Ibn Humaÿd est capturé. Ibn Hithlaÿn est tué. Assassinat de Saoud ben Abdelaziz Saoud ben Abdelaziz Al Rachid, fut le dixième émir de Haïl de la dynastie Al Rachid du 14 septembre 1908 à 1920. Assassiné par Abdallah ben Talal, petit-fils de Naïf, le seul fils du deuxième émir ayant survécu ; deux de ses veuves se remarient par la suite avec Ibn Saoud : Noura bint Hammoud Al Sabhan et Fahda bint Assi Al Churaym, mère du roi Abdallah d'Arabie saoudite.