Vu les nouveaux rapports qui indiquent une hausse de la consommation de drogues chez les jeunes , notamment chez les filles, des médecins se sont réunis la semaine dernière pour sensibiliser à cette tendance préoccupante. Près de la moitié des lycéens ont consommé de la drogue, indique un nouveau rapport de l'Office national de lutte contre la toxicomanie. Parmi eux, 8 pour cent sont des filles. Ces dernières représentent également 13 pour cent des consommateurs parmi la population étudiante du pays. Le nombre d'adolescents consommateurs de drogues est passé de 35 pour cent en 2007 à 45 pour cent en 2008, a révélé cette enquête publiée le 8 février. Pour discuter de ces résultats, ainsi que des stratégies visant à éliminer la toxicomanie en Algérie, l'Association Wedadia de lutte contre les problèmes sociaux a organisé le 17 février à Alger une conférence de deux jours destinées aux militants anti-drogue. "Nous ne pouvons espérer résoudre le problème de l'usage de drogue ou de la toxicomanie en général sans une communication directe, qui devra montrer les raisons à l'origine des problèmes sociaux qui s'agravent dans la société algérienne", a déclaré le président de l'Organisation algérienne des associations pour la jeunesse lors du point de presse qui a suivi cette conférence. M. Obaidat a appelé de ses voeux l'extension du Plan national de suivi et de protection de 2007 pour découvrir les raisons qui expliquent cette hausse de la consommation de stupéfiants. Il a également présenté la nouvelle campagne de son association pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie, baptisée "Sauvons un jeune par un autre". "Nous espérons que 2010 verra le lancement d'un plan national, parce que le phénomène de la toxicomanie qui s'implante jour après jour chez les adolescents et les jeunes requiert des efforts importants sur le terrain" dans toutes les provinces algériennes, a-t-il ajouté. Pour sa part, le Dr. A. Messaoudi, spécialiste en santé mentale à l'hôpital psychiatrique Oued Aïssi, qui avait présenrté les résultats de cette étude à Tizi-Ouzou, a appelé à une "approche multi-facettes... pour aider à réintégrer ces adolescents dans la société". "L'application stricte de mesures coercitives contre les marchands de ces poisons" aidera à lutter contre la propagation de ce fléau, a ajouté le Dr. Messaoudi. Il a également souligné le besoin de "campagnes de sensibilisation au niveau familial et scolaire pour aider les jeunes consommateurs". L'Algérie doit "lancer de nouvelles activités et des espaces dédiés destinés aux jeunes… qui les tiendront éloignées de la drogue qu'ils utilisent pour se réfugier dans un monde imaginaire", a-t-il poursuivi. Durant la seule année 2008, a-t-il précisé, les centres de réhabilitation ont reçu 25 000 jeunes. Le cannabis reste la drogue la plus consommée chez les jeunes, et 71 pour cent des jeunes interrogés ont reconnu en avoir fait usage.