250 00 jeunes ont eu recours aux centres de désintoxication, 45% des lycéens à l'échelle nationale ont consommé de la drogue en 2008, selon une étude de l'Office national de lutte contre la toxicomanie, présentée jeudi à Tizi Ouzou par le Dr A. Messaoudi de l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi selon lequel la lutte contre ce fléau ne peut se faire sans une large sensibilisation et une prise en charge pluridisciplinaire. 8% des adolescents consommateurs de drogue sont des filles, alors que 35% ont déclaré aux enquêteurs s'être adonnés, «occasionnellement, juste par curiosité et pour le plaisir». Les 12,5% restants sont considérés comme des accros, et dépendants à la drogue, a-t-il dit lors du colloque sur «Le rôle de la société civile dans la lutte contre la toxicomanie» organisé à l'initiative de l'Amicale algérienne de lutte contre les fléaux sociaux. Une autre étude citée par le Dr Messaoudi, ayant ciblé en 2007 la même population scolaire et réalisée par l'Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse, a révélé que 35% des lycéens ont pris de la drogue, dont 20% à titre occasionnel, alors que 15% sont dépendants. «72% des consommateurs de drogue sont des jeunes âgés moins de 35 ans, selon un recensement de l'office en question, estimant que pour la période considérée, ce sont quelque 25 000 jeunes consommateurs de drogue qui ont recouru à des centres de prise en charge (cures de désintoxication)», a-t-il ajouté pour mieux mettre en évidence l'ampleur du phénomène. Saisie de plus de 60 tonnes en 2009 En termes de lutte contre la vente et la commercialisation des stupéfiants, la même source a relevé que les services de sécurité ont saisi en 2009 plus de 60 tonnes de drogue, contre 38 t en 2008 et 4 t en 2007. Considérant la prévention comme un axe fondamental de toute stratégie de lutte contre les fléaux sociaux, le conférencier a mis l'accent sur la nécessité de «multiplier les actions de sensibilisation tant au niveau de la famille qu'à l'école sur les dangers de la toxicomanie, et ce, en orientant au besoin les jeunes usagers de la drogue vers une prise en charge pluridisciplinaire afin d'aider à la réinsertion de ces adolescents». Dans son réquisitoire contre les dealers, le Dr Messaoudi a recommandé également de «sévir par des mesures coercitives à l'égard des marchands des produits toxiques et illicites», de même qu'il a prôné la nécessité de créer «des exutoires aux jeunes pour évacuer leurs problèmes et éviter de se réfugier dans la drogue, en quête d'un monde imaginaire». D'où l'importance, a-t-il souligné, de «guérir le mal par une offre d'alternatives aux difficultés quotidiennes, telles que l'emploi, la formation et des loisirs sains». Il a conclu en soutenant que «la consommation de la drogue chez l'adolescent représente un problème complexe. Il est important de traiter ce dernier à partir de la réalité et des besoins de l'adolescent, qui a plus besoin d'écoute et de compréhension que de jugement et de condamnation».