L'instruction du président Abdelaziz Bouteflika adressée au Premier Ministre Abdelmadjid Tebboune le sommant de mettre fin au «harcèlement » contre les opérateurs nationaux, vient de mettre fin au clash entre le gouvernement et le patronat. Le chef de l'Etat, et dans le but de préserver un climat sain à la veille des échéances électorales et faire échec à toutes tentatives d'exploiter ce malaise entre les hommes d'affaires et l'administration à des fins politiques, somme littéralement le premier ministre de «mettre fin à l'anarchie née des dernières initiatives » prises par l'Exécutif. L'instruction énumère les mesures concernées : envoi de brigades mixtes « commerce-finances » pour procéder à des contrôles inopinés de plusieurs opérateurs économiques, interpellations des walis pour faire le point sur l'avancement des chantiers publics, instructions pour enquêter sur les terrains attribués aux investisseurs, instructions aux banques pour geler l'octroi de crédit au motif de l'inopportunité des projets. Ainsi, le Premier ministre a été «instruit » officiellement, d'ordonner aux ministères concernés de «mettre immédiatement fin à ces initiatives qui « sont un véritable harcèlement des opérateurs nationaux » selon les propres termes utilisés par le chef de l'Etat ». De manière encore plus claire, il demande à Tebboune de ne pas donner l'impression à l'opinion nationale ou aux observateurs étrangers qu'il existe une «campagne décidée par le pouvoir » alors qu'elle est «sans fondement ». L'instruction de la présidence souligne encore que toute violation de la loi et des règlements par les opérateurs économiques doit être traitée dans le «respect des textes" et par les "voies prévues" et sans "publicité inutile". Avec une telle instruction-désaveu, les jours à venir nous diront plus sur l'avenir de Tebboune à la tête du gouvernement