L'homme soupçonné d'avoir renversé six militaires à Levallois-Perret en France, mercredi dernier, a été interpellé sur l'autoroute A16 quelques heures plus tard. Son interpellation a été "musclée". Hamou B., l'homme suspecté d'avoir renversé six militaires de l'opération Sentinelle, dans la matinée du mercredi 9 août, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a été arrêté quelques heures plus tard à bord d'une voiture de location à Leulinghen-Bernes (Pas-de-Calais). Pas moins de 300 policiers ont été mobilisés pour le retrouver. L'homme de 36 ans, blessé par cinq balles au cours de son arrestation, a été transféré au centre hospitalier de Lille (Nord), où il a passé la nuit de mercredi à jeudi. L'homme interpellé est "à ce stade" considéré comme le suspect "principal" de l'attaque de Levallois-Perret, a déclaré le Premier ministre, Edouard Philippe. Agé de 36 ans, Hamou B. est originaire d'Ain Tedeles en Algérie et vient de Sartrouville (Yvelines), selon Le Parisien. En situation régulière, il vit actuellement à Bezons, dans le Val-d'Oise. L'homme travaille comme manutentionnaire pour une enseigne alimentaire et est également chauffeur de VTC, rapporte RTL. Il serait a priori célibataire et sans enfant, a rapporté une source policière à franceinfo. Selon ses voisins, interrogés par RTL, le suspect ne montrait pas de signes de radicalisation. L'homme a-t-il des antécédents judiciaires ? Selon Le Figaro, le suspect de l'attaque de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) n'a jamais été condamné en France. Hamou B. était inconnu des services de renseignement, mais connu des services de police. Le quotidien rapporte que l'homme a été fiché en 2009 pour infraction à la législation sur les étrangers (ILE), après avoir été contrôlé sans document administratif. Interrogée par Le Figaro, une source précise que "sa situation a été régularisée depuis". Par ailleurs, le suspect "n'était pas fiché S", assure une autre source proche du dossier dans Le Parisien. "Son dossier dans les archives de la police est fort de quelques antécédents judiciaires de petite délinquance", poursuit cette personne. Comment s'est déroulée son arrestation ? Après plusieurs heures de traque, l'homme a été interpellé sur l'autoroute A16 près de Marquise, entre Boulogne et Calais. L'intervention s'est déroulée en début d'après-midi. Plusieurs dizaines de policiers cagoulés, accompagnés de camions de pompiers et d'ambulances, étaient présents sur les lieux. Alors que les forces de police "provoquent un bouchon" pour tenter d'obliger la voiture recherchée à s'arrêter, "le malfaiteur essa[ie] de forcer le passage", relate le directeur de l'Office central de lutte contre le crime organisé à BFMTV. "Il a percuté un véhicule, il a aussi essayé de percuter des fonctionnaires de police qui, à ce moment-là, sont à pied, donc sont particulièrement exposés et vulnérables", insiste le policier. Le suspect "fait un geste qui laisse à penser qu'il pourrait être à la recherche d'une arme. Les policiers font alors usage de leur arme", raconte le policier. Un policier a été blessé dans l'opération. Le suspect, qui n'était pas armé mais a tenté de s'enfuir, a reçu cinq balles. Il a notamment été blessé à l'épaule et au niveau de la colonne vertébrale, a précisé une source policière à franceinfo. Son pronostic vital n'est pas engagé. Le Parisien rapporte également que plusieurs perquisitions se sont déroulées au domicile du suspect et de membres de son entourage mercredi en milieu d'après-midi à Bezons. D'autres perquisitions ont été menées à travers l'Ile-de-France, dans plusieurs points de chute du suspect, selon les informations de franceinfo. Du matériel informatique, dont un téléphone portable, a été saisi. "Une personne est toujours recherchée ce soir, les enquêteurs veulent également savoir si d'autres personnes se trouvaient dans la voiture" a précisé un journaliste de France 2, mercredi soir. Selon le reporter, le suspect interpellé n'a pas loué la voiture BMW noire qu'il conduisait. Où se trouve le suspect ? Hamou B. a été placé en garde à vue après son interpellation, mercredi 9 août, mais celle-ci a été "rapidement levée". Selon une source judiciaire, son état de santé, du fait de ses blessures par balles, "ne permettait pas qu'il soit entendu". Le suspect a été par la suite transféré au centre hospitalier de Lille (Nord), où il a passé la nuit de mercredi à jeudi. "Le suspect est arrivé dans un important convoi, a rapporté un journaliste de France 3 présent sur place. C'était très impressionnant avec des motards, des policiers encagoulés, lourdement armés. (...) Un périmètre de sécurité a été mis en place", précise-t-il. Jeudi en fin de matinée, l'état de santé du suspect n'était toujours pas compatible avec une audition par les enquêteurs, selon une source policière. Il devait être opéré de nouveau dans la journée, selon une source policière interrogée par franceinfo. Vendredi 11 août, Hamou B. a été transféré par hélicoptère vers un hôpital parisien, a appris franceinfo de source judiciaire. Il s'agit, selon nos informations, de l'hôpital Georges-Pompidou dans le 15e arrondissement de Paris. "Compte tenu de son état de santé", l'homme n'a pas encore pu être entendu, a précisé cette même source judiciaire.