Hamou B, auteur de l'attaque, est de nationalité algérienne, détenteur d'un titre de séjour et sans condamnations à son casier judiciaire. Il était inconnu des services de renseignement concernant son éventuelle radicalisation. La nouvelle attaque qui a visé mercredi dernier les forces de sécurité françaises lorsqu'une voiture a fauché six soldats en patrouille dans la banlieue de Paris, avant d'être interceptée après plusieurs heures sur une autoroute du nord de la France et son conducteur interpellé, suscite une vague d'interrogations sur le rôle et l'efficacité des militaires mobilisés dans le cadre de l'opération «Sentinelle». Le suspect est un Algérien de 36 ans, arrêté lors d'une interpellation «musclée» le jour même sur l'autoroute en direction de Calais. Il avait tenté de heurter avec une BMW plusieurs hommes en uniforme dans le quartier de Levallois-Perret, une proche banlieue parisienne. Le choc a visé surtout un véhicule militaire. Le bilan est sérieux pour les soldats du 35e régiment d'infanterie de Belfort. Sur la dizaine d'hommes présents au moment du drame, trois sont gravement blessés - sans que leur pronostic vital soit engagé - et trois plus légèrement touchés. C'est la sixième affaire du genre depuis 2015, selon le ministère de l'intérieur qui intègre l'attaque de la tour Eiffel du 5 août. Le principal suspect, Hamou B., a été arrêté dans une station Total par un important dispositif policier déployé pour l'intercepter alors qu'il roulait en direction de la frontière belge. Soit plus de 300 hommes, dont deux brigades de recherche et d'intervention (BRI), celles de Rouen et de Lille, des CRS autoroutiers pour le suivre tout au long de son cheminement ainsi que des effectifs de la sécurité publique du Pas-de-Calais. Blessé par balle, il était toujours hospitalisé hier. Cet étranger résidant dans la banlieue parisienne n'a jamais été condamné, selon une source judiciaire. De nationalité algérienne, il est détenteur d'un titre de séjour et sans aucune condamnations à son casier judiciaire. Il était inconnu des services de renseignement concernant son éventuelle radicalisation.La France, qui participe à la coalition militaire internationale pour éradiquer le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie, est particulièrement menacée par les groupes islamistes. Depuis janvier 2015, une vague d'attentats jihadistes, pour la plupart revendiqués par l'EI, a fait au total 239 morts. Les dernières ont tout particulièrement visé les forces de l'ordre, sur des sites emblématiques. Samedi dernier, un homme a forcé le périmètre de la Tour Eiffel à Paris, gardé par des soldats de «Sentinelle», puis sorti un couteau en criant «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand, en arabe), avant de se rendre sans résistance. L'agresseur, hospitalisé en psychiatrie mais en permission de sortie, a affirmé vouloir «commettre un attentat contre un militaire». Il a été ré-hospitalisé d'office.Même si le 14 juillet, le président Emmanuel Macron a annoncé que l'opération «Sentinelle» allait être revue «en profondeur» pour notamment «prendre en compte l'effectivité et l'évolution de la menace», l'emploi massif de soldats sur le territoire national fait débat, certains politiques et militaires s'interrogeant sur son efficacité par rapport à l'effort demandé aux armées, déjà très engagées sur les théâtres d'opérations extérieurs et dans un contexte budgétaire tendu.