L'Algérie compte deux millions d'handicapés et 39.000 autistes et dispose de 297 centres pour les handicapés dont 129 sont gérés par des associations avec l'aide de l'Etat, 97 centres pour handicapés mentaux et 18 centres pour les non-voyants. Mais l'accessibilité de la ville, des équipements publics et des transports, reste en deçà des espérances de cette catégorie de citoyens. Aujourd'hui, il n'est nullement nécessaire de le démontrer par A+B, que l'handicapé dans notre pays est confronté à une situation telle, qu'il est parfois difficile pour l'être humain de se taire ou de faire semblant de ne pas voir. Ce qu'il faut admettre et reconnaitre aujourd'hui, c'est que dans cette vie, il n'existe pas deux espèces humaines, l'une sur pied et l'autre sur roulette. Tout le monde doit être traité sur le même pied d'égalité, ceci afin de permettre aux handicapés d'exprimer leurs capacités à égalité avec les personnes dites « valides », afin qu'ils puissent accéder aux services nécessaires à leur autonomie, il n'y a pas lieu de décider à la place de quiconque. L'handicapé majeur survit avec une pension de misère de 4.000 DA tout au plus, seule rémunération allouée par l'Etat pour tout un mois de galère et de combat, quant à l'handicapé mineur, c'est la catastrophe, aucune prise en charge jusqu'à sa majorité quitte à mourir en milieu de parcours. Et plusieurs cas ont été enregistrés, des enfants sont morts, faute d'une prise en charge sérieuse par les services sociaux de l'Etat, ces derniers se cachent toujours derrière le vide juridique en la matière. Plusieurs spécialistes et associations, dénoncent la non protection de l'enfant handicapé, notamment ceux des zones éloignées, où la malnutrition pourrait faire des ravages, même sur le plan de la scolarité, l'enfant handicapé n'est pas pris en charge, il n'existe pas de classe ou de cours spécialisés, ni d'ailleurs d'enseignants susceptibles de les suivre durant leur cursus scolaire. L'Etat semble ne pas se soucier du problème, sinon pourquoi attendre l'âge de la majorité pour qu'on daigne enfin lui verser la modique somme de 4.000 DA. Le pire, dans certains cas, certaines familles éprouvent de la gêne à montrer leurs enfants handicapés, ce qui aggrave encore la situation de ces familles démunies et sans ressources. Par ailleurs, il est constaté à travers l'ensemble du territoire national, qu'aucun architecte, ni maître d'ouvrage, ni d'ailleurs l'Etat, n'ont songé un jour à intégrer le facteur de l'accessibilité des handicapés aux administrations publiques, en instruisant les différents acteurs de prendre en considération cet argument, par la réalisation de rampes d'accès pour handicapés moteurs en parallèle des escaliers. L'accessibilité doit être totale et permanente, toutes des structures doivent être aménagées à recevoir l'ensemble des utilisateurs, dans toutes ses composantes. Espérons que le ministère concerné, s'attèlera cette fois-ci à l'amélioration des conditions de vie de ces handicapés, au lieu de se confiner au stade de la charité.