Ce sont là les premiers mots prononcés par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) lors d'une conférence de presse animée, au siège national du parti. Louisa Hanoune, est revenue à la charge répondant cette fois au président du MSP, Bouguerra Soltani. «La rédemption s'applique à ceux qui dilapident les fonds publics», a-t-elle déclaré en guise de réponse à Soltani qui l'a appelée à «respecter les préceptes de l'Islam» et à la «tawba» . «Soltani, est venu s'aventurer sur un terrain dangereux», a encore dit Mme Hanoune pour qui Bouguerra et ceux qui ont critiqué sa position doivent appeler «le Président Bouteflika et le ministre des Affaires religieuses à la repentance». Sachant que le président de la République en personne a exprimé sa position, c'est-à-dire l'abrogation de la peine de mort, lors d'un congrès auquel il a pris part en Suisse en 2003. «Pourquoi n'ont-ils pas eu le courage d'en faire autant ?», s'est-elle interrogée. La secrétaire générale du PT a expliqué que le débat sur la peine de mort ne date pas d'aujourd'hui, «Elle a été soulevée en 1964 à l'Assemblée constituante et le projet était conforme aux principes de la Révolution». Qualifiant d'«hypocrisie» l'attitude du président de ce parti, la conférencière a rappelé que «les députés du MSP ont voté en 2005 les amendements du code de la famille et la loi sur la nationalité reconnaissant le droit de la femme à un mariage avec un non-musulman». «Pourquoi vouloir réduire le débat sur la peine de mort à la charia ?», s'est-elle encore interrogée, avant d'inviter le responsable du MSP à descendre dans la rue pour constater la teneur de ce débat. «Je le défie de descendre dans la rue à Alger ou dans le quartier qu'il voudra pour connaître la réaction des citoyens sur la question de la peine de mort et du Code de la famille», a-t-elle lancé. Dans le même sillage, la conférencière a appelé à la séparation entre la politique et la religion, tout en accusant certaines parties d'exploiter la religion à des fins politiques, faisant allusion à Bouguerra Soltani. «Vous devez choisir entre la roquia et la politique, il n'y a pas de place pour les deux», a-t-elle appelé. Pour ce faire, Louisa Hanoune revendique haut et fort un Etat laïque pour aspirer à une vraie démocratie où «la religion ne peut-être instrumentalisée à des fins politiques». Elle donne l'exemple du modèle turc où le parti au pouvoir est islamique, ce qui ne l'a pas empêché d'abolir la peine de mort.