Les Algériens qui ont décidé de voyager à l'étranger doivent se contenter d'une allocation « touristique » de 105 euros. La contre-valeur de 15.000 DA échangés par les banques à un taux fixé ces derniers jours à 140 dinars pour un euro (113 pour les transactions commerciales). Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, a affirmé à Alger que "l'augmentation de l'allocation touristique n'est pas à l'ordre du jour" en raison de la conjoncture financière difficile que connait le pays. Répondant aux questions des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui ont appelé à l'augmentation de cette allocation, M. Loukal a affirmé que la conjoncture difficile que traverse le pays ne permettait pas actuellement d'envisager son augmentation. Il a ajouté que l'Algérie comptait actuellement 10 millions de passeports biométriques et enregistrait un engouement croissant chaque année pour le tourisme à l'étranger, en contre partie d'une érosion des réserves de change, établies fin 2017 à 97,3 milliards USD, autant de données, a-t-il dit qui ne permettent pas actuellement de revoir à la hausse l'allocation touristique. "Nous ne pouvons pas, dans ces conditions, mobiliser près de 5 milliards USD pour augmenter l'allocation touristique (...) même si l'on sait que 105 euros comme allocation touristique n'est pas suffisante", a souligné le Gouverneur de la BA. Un montant dérisoire quand on sait que nos voisins tunisiens et marocains, dont les réserves de change en devises ne dépassent pas quelques mois d'importation, accordent à leurs citoyens un droit au change annuel respectivement de 3000 et 3500 euros. Ils ont en outre la faculté de cumuler ce montant sur deux ans ou de le fractionner pour plusieurs sorties. Les réserves de change actuelles permettent de lancer des investissements et de répondre aux besoins prioritaires de l'économie nationale, a fait savoir le même responsable, estimant que l'augmentation de l'allocation de voyage est d'ordre secondaire. En dépit des déclarations pompeuses des responsables de la Banque d'Algérie sur la poursuite du « processus de mise en convertibilité du dinar », la réglementation algérienne en matière de change au profit des particuliers reste désespérément conservatrice. Elle prévoit trois principaux cas de transfert. Il s'agit, outre l'allocation touristique fixée à la contre-valeur de 15.000 DA par an, d'un droit de change au profit des nationaux résidents poursuivant une scolarité à l'étranger. Son montant a été fixé depuis 1996 à 7500 dinars (50 euros) maximum par mois. Une autre instruction de la Banque d'Algérie a institué, en 1997, un droit de change pour soins à l'étranger fixé à la contre-valeur en devises d'un montant maximum de 120.000 dinars par année civile, soit un peu plus de 855 euros au taux de change actuel.