Le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que l'augmentation de l'allocation voyage n'est pas à l'ordre du jour dans ce contexte de crise financière marquée par la baisse des réserves de change. Les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 121,9 milliards de dollars à la fin septembre 2016 contre 129 milliards de dollars à fin juin 2016, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, lors de son audition, hier, par la commission des finances et du budget de l'APN dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2017 par cette commission. Les réserves de change étaient à 144,1 milliards de dollars à fin 2015, a rappelé M. Loukal. Elles ont ainsi baissé de plus de 22 milliards de dollars en 9 mois et de plus de 7 milliards de dollars en 3 mois. À ce rythme, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait des difficultés pour tenir son engagement, à savoir maintenir le niveau des réserves de change au-dessus de 100 milliards de dollars "quelles que soient les circonstances". En juillet dernier, le Premier ministre en visite à Oum El-Bouaghi avait affirmé que les réserves de change de l'Algérie vont s'établir autour de 116 milliards de dollars en 2016 et ne baisseront pas en dessous de 100 milliards de dollars "quelles que soient les circonstances". Concernant l'ouverture de bureaux de change, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que cette question "n'est pas une priorité de l'heure". Pour lui, "il n'est pas question de faire une convertibilité précoce du dinar". M. Loukal explique que les bureaux de change ne sont pas d'une grande efficacité quand la monnaie locale n'est pas convertible et quand le flux touristique étranger est faible comme c'est le cas de l'Algérie. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a rappelé qu'un nouveau règlement portant élargissement du change manuel, de manière à expliciter les conditions d'éligibilité des personnes physiques ou morales pouvant ouvrir des bureaux de change en Algérie, a été finalisé en mars dernier par le Conseil de la monnaie et du crédit. Ce règlement est prêt. Mais M. Loukal pense qu'il n'aura aucune performance en l'absence de mouvement de flux suffisant de touristes, pour que les bureaux de change soient rentables. L'instruction d'avril 1997, régissant l'activité des bureaux de change, définit le change manuel comme "toute opération d'achat et/ou de vente de billets de banque et/ou de chèques de voyage libellés en monnaies étrangères librement convertibles contre de la monnaie nationale". Depuis, 46 bureaux de change ont été agréés : 27 ont fait l'objet d'annulation pour non-ouverture, 13 autres ont été institués mais annulés à la demande des bénéficiaires, selon les précisions de M. Loukal. Quant au reste, soit six bureaux de change, ils sont opérationnels actuellement mais enregistrent un rendement très limité en raison du manque de touristes étrangers et des réticences des non-résidents à utiliser le canal officiel, a-t-il expliqué. Le gouverneur de la Banque d'Algérie souligne que les agences bancaires, au nombre de 1 100 à travers le territoire national, jouent pleinement le rôle de ces bureaux. Interrogé sur une éventuelle augmentation de l'allocation voyage, M. Loukal a fait savoir que cette question n'était pas à l'ordre du jour notamment dans ce contexte de crise financière marquée par la baisse des réserves de change. Mais il n'a pas écarté une possible révision à la hausse de cette allocation en 2017 en cas d'amélioration de la situation financière du pays. Pour rappel, l'instruction de l'année 1997 relative au droit de change pour voyage à l'étranger fixe le montant annuel du droit de change pour dépenses liées à des voyages à l'étranger à la contre-valeur en devises de 15 000 DA. M. R.