Les services de sécurité et notamment la Police, la Gendarmerie nationale et la Direction général de la sécurité intérieure sont mis en alerte par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire en raison de risque élevé de troubles à l'ordre public. Selon une correspondance, citée par le journal El Khabar, adressée par le ministre de l'intérieur et des collectivités locales (MICL) aux différents corps de sécurité ainsi qu'aux walis, des parties "ennemies" sont tentées de semer des mouvements de protestation de nature régionaliste et nationale. Le MICL a instruit, à cet effet, les services précités ‘'d'interdire et de contenir des manœuvres de parties ennemies à la recherche de procédés pour semer la contestation basée sur le régionalisme et nationalisme". Le risque est plus élevé dans quatre wilayas, à savoir, Tizi Ouzou, Béjaia, Oran et Ouargla, selon la même source. Le ministre de l'Intérieur a informé les walis des décisions prises par la Commission nationale de sécurité à propos du « maintien de l'ordre public » et leur a demandé de prendre toutes les mesures jugées nécessaires « sous le sceau de l'urgence » aux fins de garantir « le maintien de l'ordre public » et de prévenir des « actions de troubles envisagées ». Il est ainsi demandé aux walis de maintenir, « par les services compétents », les mesures d'interdiction des déplacements à Alger, « de toute catégorie revendicatrice pouvant porter atteinte à l'ordre public et ce, à travers le renforcement du dispositif mis en place ». « À l'occasion de l'évaluation de la situation de l'ordre public prévalant à travers le pays, la Commission nationale de sécurité a noté, lors de la dernière réunion, que la période actuelle est caractérisée par la recrudescence des mouvements de protestation enclenchés par certains syndicats, groupes professionnels et corporations estudiantines, notamment ceux affiliés aux secteurs de la santé, de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Aussi, a-t-il été indiqué que certaines catégories revendicatrices persistent dans leurs mouvements de protestation, à l'instar de la catégorie des radiés, retraités et invalides de l'ANP qui a accentué ses actions protestations, devenues violentes dans certains cas », est-il noté. Parallèlement, le ministre de l'Intérieur demande aux walis d'ouvrir le dialogue avec les protestataires en impliquant « les services locaux » avec une éventuelle prise en charge des revendications « au cas par cas ». Les walis sont aussi tenus de s'appuyer sur les médias locaux (toutes formes confondues) pour« valoriser les efforts consentis par l'Etat dans les différents domaines ». La lettre en question a évoqué, par ailleurs, les différentes protestations menées actuellement comme celles des médecins résidents, du CNAPESTE, des retraités de l'ANP et de l'enseignement supérieur. Le ministère de l'Intérieur a même cité les manifestations qui ont été provoqué, principalement à Béjaia, par le rejet par des députés d'un amendement de la loi de finance 2018 relatif à la généralisation de Tamazight.