Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé, dimanche, un message de condoléances à Abdelaziz Belkhadem, son ancien Premier ministre dont le limogeage avait suscité une vive polémique, a rapporté hier Ennahar. Le message de condoléances adressé par le Président de la République vient suite au décès du frère de l'ancien chef du gouvernement, Mohamed Belkhadem, surnommé « El-Qolbi » lors de la guerre de libération nationale. Dans son message, le Chef de l'Etat revient sur le passé révolutionnaire du frère d'Abdelaziz Belkhadem, présentant à ce dernier et à toute sa famille ses sincères condoléances. C'est la première fois qu'on annonce un contact entre le Président et l'ancien chef du gouvernement. En mai dernier, le quotidien arabophone El-Khabar avait révèle que l'ancien chef de gouvernement multipliait les rencontres avec les militants du FLN à travers le pays à moins d'une année de l'élection présidentielle de 2019. Ces rencontres seraient encadrées par des «comités de coordination» composés d'anciens cadres et militants du FLN «marginalisés», selon El-Khabar qui croit savoir que l'ancien secrétaire général du parti aurait «un agenda particulier» d'autant qu'il a «rendu visite aux familles des victimes du crash de l'avion de l'ANP à Blida». Les sources du journal voyaient dans cette action une «manœuvre politique». Le journal cite des «proches de Belkhadem» qui affirmaient que ce dernier «œuvre à ressouder les rangs du FLN qui s'apprête à affronter les défis à venir». Allusion à l'échéance électorale de 2019. Les comités formés par Abdelaziz Belkhadem pour, vraisemblablement, conduire une action politique dans les mois à venir comprend des sénateurs et des députés. Djamel Ould-Abbès a néanmoins l'avantage de faire front à deux anciens secrétaires généraux du parti remontés contre lui, mais eux-mêmes divisés et ne peuvent donc pas agir ensemble pour lui faire échec. Une division qui fragilise forcément ses adversaires. Les sources d'El-Khabar estimaient, néanmoins, que la facilité avec laquelle l'ancien conseiller du Président Bouteflika agit pourrait signifier que le Président compte à nouveau faire appel à lui dans la perspective de sa représentation pour un cinquième mandat. Les avis divergent, cependant, sur cette probabilité, les observateurs sceptiques estimant que Belkhadem a été éjecté de la Présidence et du FLN d'une façon humiliante par le chef de l'Etat et que son retour serait dès lors impensable.