Les opposants à Amar Saâdani passent à la vitesse supérieure et demandent au président Abdelaziz Bouteflika d'intervenir et de mettre en place une commission nationale pour la gestion des affaires du FLN. Réunis hier à Ténès dans la wilaya de Chlef, environ «500 militants venus de 36 wilayas», entre élus locaux, députés, sénateurs et anciens membres du Comité central du Front de libération nationale (FLN), ont appelé le chef de l'Etat à user de ses prérogatives pour remettre le parti sur la bonne voie. «Les militants du FLN demandent au président du parti, le frère Abdelaziz Bouteflika, d'user de toutes les prérogatives que lui confèrent les statuts afin de remettre sur les rails le parti et le libérer des dérives», écrit «la direction unifiée» dirigée par Abderrahmane Belayat, dans un communiqué à l'issue de la réunion. Les participants à cette rencontre, dont «une trentaine» de députés et sénateurs, à l'image de Boualem Djafar, Azouz Zoubiri, Dalila Fourar, Berchiche Naïma et le colonel Abid (président de la Commission de la défense à l'APN), tout en réitérant «leur mobilisation aujourd'hui, demain et après-demain» autour du chef de l'Etat, «placent (en lui) un grand espoir à l'effet de créer un comité national pour la gestion des affaires du parti, régler ses problèmes et unir les rangs afin d'affronter les crises, relever les défis et gagner les paris futurs dans l'intérêt du pays». Et les défis pour les opposants à l'actuel secrétaire général du FLN ne sont autres que «les élections législatives et locales de 2017 et la préparation de l'élection présidentielle de 2019». Pour eux, la direction du parti avec toute la contestation qu'elle subit (les redresseurs d'Abdelkrim Abada, le groupe de Belayat et l'appel des 14 moudjahidine), n'est pas en mesure de réaliser de bons résultats. D'où la nécessité de la remplacer par un comité national, «presque comme celui qui avait pris en mains les affaires du FLN en 2004, suite à la crise qui l'avait secoué entre partisans et adversaires d'Ali Benflis», tient à rappeler Khaled Mekkid, ancien membre du CC du FLN, présent hier à la réunion. Joint par téléphone, Abderrahmene Belayat, qui se définit toujours comme «coordinateur du bureau politique», a estimé que la mise en place d'un comité de gestion «est la meilleure solution à même de faire sortir le parti de sa crise et régler tous les problèmes dans l'union». Ceci, tout en insistant sur le fait qu'en parallèle de l'appel adressé au président Bouteflika, «la bataille judiciaire se poursuit». Une fois le comité installé, explique notre interlocuteur, «un congrès extraordinaire sera convoqué». Histoire d'élire un nouveau secrétaire général. Par ailleurs, attendu à la réunion, Abdelaziz Belkhadem n'a pas fait le déplacement à Chlef. Selon une source proche de l'ancien chef du gouvernement, ce dernier «est pris par d'autres engagements». Mais «notre démarche et proposition a tout son (Belkhadem) soutien», ajoute-t-elle. Enfin, les militants réunis à Ténès ont dénoncé «les dépassements qui, ici et là, tentent d'atteindre les symboles nationaux», avant de se dire «prêts à se soumettre à ce qu'exige l'unité du parti, sa survie ainsi que la bataille politique». Un signal fort au «dialogue» auquel avait appelé Hocine Khaldoune, chargé de communication du FLN.