Abdelaziz Belkhadem a suggéré, lors de son dans un entretien accordé au journal arabophone El Khabar, une alliance entre le FLN et le FFS. « Si ça ne tenait qu'à moi, je contracterais une alliance avec le FFS », a affirmé le patron du FLN. À l'évidence, avec 221 sièges dans la nouvelle Assemblée, le FLN dispose d'une confortable majorité qui lui permet de peser grandement sur les projets de loi à venir, notamment la révision de la Constitution. Alors qu'il n'a besoin que de 11 sièges pour disposer de la majorité absolue, Abdelaziz Belkhadem a révélé que 13 nouveaux députés ont déjà formulé des demandes pour rejoindre le FLN. Comprendre : le FLN n'a pas besoin d'alliés pour dominer la nouvelle Assemblée. Dès lors, la question est de savoir à quel enjeu obéit cet appel du pied que Belkhadem adresse au FFS. Cette alliance projetée serait en réalité liée à l'élection présidentielle de 2014. Le FLN, autant que le FFS, entend peser sur la succession d'Abdelaziz Bouteflika. Et un candidat semble faire d'ores et déjà le consensus aussi bien au sein d'un large courant du FLN qu'au sein du FFS et d'une partie des islamistes : l'ex chef du gouvernement Mouloud Hamrouche. Le FLN apporterait l'appui officiel et le FFS la caution démocratique à cette candidature, qui est aussi celle qui arrangerait le mieux le président Bouteflika.L'appel de Belkhadem s'inscrit dans la continuité de la démarche de sortie de crise initiée par Abdelhamid Mehri avant son décès et appuyée par Hocine Aït Ahmed. Les deux hommes ont échangé des lettres sur la situation du pays qui montraient des convergences de vues. Leur initiative a été soutenue par Mouloud Hamrouche. L'alliance FLN FFS, souhaitée publiquement par Abdelaziz Belkhadem, devrait donc permettre une collaboration entre les deux partis dans la perspective de 2014. Cette perspective pourrait expliquer, plus que toute autre considération, la participation, surprenante et incomprise au sein de la base, du FFS au scrutin du 10 mai. Elle expliquerait aussi la position du FFS après l'annonce des résultats des législatives du 10 mai. L'enjeu de la succession de Bouteflika est plus important que celui des sièges à l'APN. Reste que le FLN n'est toujours pas maître de son destin. C'est Belkhadem qui le dit : « si ça ne tenait qu'à moi… »