Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a estimé, ce lundi à Alger, que l'approbation par les autorités françaises de restituer les archives de la Guerre de libération nationale et les crânes des résistants algériens conservés au Musée de l'Homme de Paris était "un premier pas" vers la reconnaissance du crime colonial de leur pays. La reconnaissance par la France officielle de sa responsabilité dans l'assassinat de Maurice Audin et l'approbation de restituer les archives de la Révolution et les crânes des résistants algériens constituent "un premier pas et une avancée qui devrait aboutir à la reconnaissance de tous les crimes commis durant cette époque", a indiqué M. Hadjar lors d'un hommage, à la Faculté centrale d'Alger, au chahid Maurice Audin, torturé jusqu'à la mort en 1957 pour son soutien à la cause algérienne. Durant cette cérémonie marquée par la présence du fils du chahid Audin, le ministre a affirmé que l'Algérie "ne demande que la reconnaissance par la France de ses crimes" commis durant sa présence en Algérie. Professeur en mathématique à la Faculté centrale d'Alger avant son enlèvement par les parachutistes français le 11 juin 1957, Maurice Audin a choisi de "lutter aux côtés des Algériens car il était convaincu de la justesse de la cause algérienne", a soutenu le ministre. Il a souligné que la reconnaissance par la France officielle, en septembre dernier, de l'assassinat de Maurice Audin était le fruit de la lutte de sa famille, 60 ans durant, pour connaître la vérité et obtenir une reconnaissance de la responsabilité de l'Armée française, durant la Guerre de libération, dans la disparition, la torture et l'assassinat de milliers d'Algériens et de Français anticolonialistes et sympathisants de la Révolution. En plus de la baptisation de place jouxtant la Faculté centrale d'Alger et l'Ecole nationale polytechnique d'Oran (ENPO) du nom du chahid Audin, le ministère de l'Enseignement supérieur a institué, depuis des années, un Prix Maurice Audin de mathématiques, en reconnaissance de ses sacrifices pour l'Algérie.