Le RCD ne voit aucune utilité à la présentation d'un candidat unique de l'opposition pour la prochaine élection présidentielle. Le président du parti, Mohcine Belabbas, l'a réitéré ce dimanche 10 février lors de son passage au forum de Liberté. Pour Mohcine Belabbas, une présidentielle c'est donc des projets et des programmes. « Ne me donnes surtout pas des slogans, car ça ne t'engage en rien. Il faut des projets écrits noir sur blanc », lance-t-il, dans une allusion à peine voilée au candidat qui promet la « rupture », le général à la retraite Ali Ghediri. ‘'Ali Ghediri en aura d'ailleurs pour son grade'', affirme-t-il. A propos de grade justement, Mohcine Belabbas révèle qu'il lui est arrivé de se demander si le candidat à la candidature était réellement général-major : « Il n'aurait pas dû s'attaquer à l'opposition qu'il devait au contraire tenter de gagner puisqu'il est candidat. Je me suis posé la question si c'était vraiment un général. Dans les pays qui se respectent, un général est un opérationnel et il a une stratégie. Quand tu vois ce genre d'erreurs, tu te poses la question ». Ali Ghediri n'aurait pas dû déclarer que l'opposition a échoué, estime M. Belabbas. « Je ne le connais pas, je ne lui ai jamais parlé, je ne connais pas son programme. Il a dit qu'il y a eu fraude par le passé parce que l'opposition a été passive, il a parlé d'opposition de salon. Où était-il lui pour dire cela ? », explique-t-il. « A aucun moment je n'ai critiqué Ali Ghediri, sauf quand il y a eu des questions de la presse. Je n'ai pas dit que sa candidature était une imposture, j'ai dit qu'elle risquait d'être perçue comme telle. Ce qui est vrai parce que ce n'est pas facile de convaincre les Algériens, d'autant plus qu'il faut un programme », rectifie-t-il. Avant d'enfoncer le clou : « Même Bouteflika était présenté comme le candidat de la rupture et nous avons vu ce qu'il a fait par la suite. Nous devons tirer des enseignements de ce genre d'expériences. Celui qui a le pouvoir est toujours tenté d'en abuser, et il va en abuser, on a eu des expériences. Il faut des contre-pouvoirs».