Il ne fait aucun doute, l'hygiène dans la restauration est également un aspect de premier ordre à considérer dans la promotion du tourisme local. L'on doit impérativement se hisser aux standards requis dans ce domaine. Pour ce faire, une prise de conscience de l'importance de cet aspect est indispensable chez les professionnels de la restauration. Il faudrait aussi un contrôle rigoureux et régulier pour le maintien et la banalisation de ces standards. Les consommateurs et les associations des consommateurs sont également appelés à contribuer à cette œuvre indispensable pour le tourisme local. Côté état des lieux, un tour dans quelques restaurants populaires, fast-foods, pizzérias, cafés et pâtisseries de la ville donne à voir une situation peu rassurante en matière d'hygiène. Préparer de la nourriture à mains nues, ongles non taillés et sans couvre-chef, et la servir aux clients dans les mêmes conditions sont des pratiques qui relèvent aujourd'hui de l'ordinaire dans le milieu de la restauration à Mostaganem. Un mélange de négligence et de manque de formation de base sur l'hygiène dans ce métier qui crève les yeux. Cela reflète aussi le peu de souci des patrons à l'égard de la tenue de travail réglementaire de leur personnel et l'absence d'un règlement de travail. Le plus inquiétant encore, c'est que les consommateurs se sont habitués à cet état de fait, contribuant inconsciemment à sa banalisation. Chose qui témoigne d'une culture d'hygiène devenue dérisoire. C'est dire aussi que les voyages à l'étranger, internet et la parabole ne semblent être en mesure d'installer dans les esprits les bonnes pratiques en vigueur ailleurs dans le domaine de la restauration et dans la consommation. La frange des citoyens la plus consciente de la nécessité d'une bonne hygiène dans la restauration avoue pour sa part n'avoir pas de choix en continuant à fréquenter les restaurants, cafés, pizzérias et pâtisseries de la ville. Elle estime qu'elle ne peut pas arriver toute seule à révolutionner les choses et les mentalités. Elle dit aimer voir la Direction du Commerce et la Direction du Tourisme et de l'Artisanat instaurer « une certification hygiène » (genre certification ISO) renouvelable régulièrement et affichable au niveau de ces commerces qui installerait de la complétion dans le milieu en matière d'hygiène et aiderait les consommateurs à ne fréquenter que les établissements de restauration et ses dérivés certifiés. Ce tableau peu reluisant témoigne aussi que le monde associatif de la protection du consommateur n'est pas assez impliqué dans la bataille de l'hygiène dans la restauration et les activités similaires. On est en droit de faire le même reproche aux pouvoirs publics chargés de veiller sur cet aspect. A la Direction du Commerce, l'on s'attèle à brosser un tableau moins sombre. L'on se défend ainsi d'être absent sur le terrain. L'on soutient que les textes législatifs et réglementaires régissant le fonctionnement de la restauration sont clairs, et le contrôle de l'hygiène dans cette branche d'activité se fait régulièrement et des sanctions sont prononcées contre les professionnels défaillants. Selon nos interlocuteurs, ce contrôle se fait en parallèle avec le bureau d'hygiène de l'APC habilités lui aussi à prononcer des sanctions. Les mêmes interlocuteurs font savoir que leurs contrôles s'étendent jusqu'aux endroits inaccessibles à la clientèle comme la cuisine et les moyens de stockage des denrées alimentaires. Ils disent même avoir sous les yeux le suivi médical périodique du personnel de la restauration. Pour eux, rien n'est laissé au hasard, y compris les sanitaires. L'état de ces derniers, leurs fournitures et la tenue du personnel de ménage sont, selon eux, des indicateurs fiables de l'état général de l'hygiène dans tout établissement qui prépare de la nourriture/boissons pour le grand public.