Trois enfants dont l'âge n'excède pas les 7 ans, habitant dans la localité d'El Guetna dans la commune d'Arzew, ont été victimes, avant-hier, d'une intoxication alimentaire, a-t-on appris de la Protection civile. Il s'agit de deux fillettes de 3 et 4 ans et d'un garçon de 7 ans. Les trois bambins ont été pris de vomissements, de douleurs abdominales et de diarrhée aigue. Ils ont été évacués par les agents de la Protection civile vers le service des urgences de l'hôpital d'El Mohgoun. Selon une source hospitalière, en raison de leur état de santé, l'équipe médicale a maintenu leur garde pour une observation médicale. Une enquête médicale a été ouverte pour connaître l'origine de cette intoxication. En effet, près de 500 cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés au cours de l'année 2014 à Oran. Les premiers foyers d'intoxication par ingestion alimentaire mis à l'index sont les pizzerias, les fast-foods, les restaurants et les marchands de glaces. Parmi les personnes intoxiquées, les services compétents relèvent un nombre important d'étudiants. Les enfants sont aussi les premières victimes des commerçants lesquels utilisent, de façon abusive et incontrôlée, des produits comme les édulcorants, les produits de conservation, les arômes de qualité douteuse ou périmés, ainsi que les mauvaises manipulations des produits sensibles (viande, poulet, crème glacée, pâtisserie et confiserie). Dans la ville d'Oran, si certains établissements à caractère alimentaire, épiceries, cafés maures, salons de thé, pâtisseries, pizzerias et autres commerces de restauration rapide activent dans le respect des normes d'hygiène, il en est autrement pour d'autres qui ne disposent même pas d'équipements exigés dans le cahier des charges que la loi impose aux gérants avant toute ouverture d'un local commercial et, par conséquent, le nombre des intoxications est en hausse notamment durant la saison estivale. Les intoxications alimentaires sont dues également au non-respect des règles d'hygiène et de la chaîne de froid, notamment pour les produits périssables tels l'œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des pâtisseries, ainsi que le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons. La responsabilité incombe aussi au consommateur qui, séduit par le niveau acceptable des prix, préfère faire ses achats dans les marchés informels. Il suffit de faire un petit tour dans quelques marchés informels à Oran pour se rendre compte des nombreux dépassements : absence d'hygiène et, surtout, absence de contrôle. Au niveau de ces espaces, d'importantes quantités de produits alimentaires (jus, boissons gazeuses, produits laitiers, gâteaux) sont vendues en plein air, tout en étant exposées au soleil et à la poussière, alors que toute hausse de la température accélère la croissance microbienne et donc réduit la durée de vie du produit. De la nourriture peut donc devenir un produit à risque. Bien que les spécialistes aient maintes fois attiré l'attention des autorités sur les dangers que provoque la vente des produits alimentaires sur le marché informel, ce commerce illicite est favorisé par les fournisseurs, des grossistes et des fabricants, qui, ayant des doutes sur la qualité de leurs produits, écoulent leurs marchandises à travers ce circuit parallèle. L'UGCAA a déclaré auparavant que plus de 80% des produits qui passent par le marché informel sont périmés et/ou contrefaits. Les denrées alimentaires ne doivent en aucun cas entrer en contact direct avec le sol, ni être manipulées dans des conditions qui risquent de les contaminer telles que la vente sur la voie publique des produits alimentaires sensibles. Mais, dans bien des cas, les commerçants qui activent dans l'informel ne répondent qu'à leurs propres lois. Mauvaise qualité, date de péremption, contrefaçon sont autant de motifs qui poussent ces opérateurs indélicats à opter pour le marché noir loin de tout cheminement officiel contrôlé par les pouvoirs publics.