Les directions de trois partis sur les quatre constituant ce qui était appelée "l'Alliance présidentielle" sont en butte à des frondes internes, notamment depuis le 22 février dernier, début des manifestations massives et pacifiques appelant à un changement radical du système politique en place et au départ des personnalités qui en sont les symboles. Tel un séisme, les "répliques" de ce mouvement de contestation populaire ont ébranlé les structures du Front de libération nationale (FLN), du Rassemblement national démocratique (RND) et de Tajamoue Amel El Djazair (TAJ). Ces manifestations ont entrainé la présentation par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de sa démission, près de deux semaines après l'entame du mouvement populaire de contestation (hirak). Le conseil de la wilaya d'Alger du Rassemblement national démocratique (RND) a jugé, lors d'une réunion tenue le 3 avril, sous la présidence de Seddik Chihab, porte-parole du parti, impératif d'être "en adéquation" avec les évènements en cours sur la scène nationale et de "revoir la composante humaine de la direction du parti pour être au diapason de la conjoncture actuelle". Estimant que le RND "a été victime d'agissements dont il n'était pas responsable", le conseil de wilaya d'Alger a mis en avant "la nécessité de préserver le parti durant cette période historique" et permettre aux jeunes d'en prendre les rênes. Le parti du Front de libération nationale (FLN) n'est pas épargné, lui aussi, par les turbulences, d'autant plus que ses structures de direction sont, de fait, gelées depuis la mise en place de "l'instance dirigeante", dont la coordination a été confiée à Moad Bouchareb, qui assume également les fonctions de président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Des membres du comité central (CC) ont observé mardi un sit-in devant le siège du parti à Hydra, pour réclamer la tenue, dans les plus brefs délais, d'une session extraordinaire du CC pour l'élection du secrétaire général du parti, poste demeuré vacant depuis la démission, il y a six mois, de Djamel Ould Abbès. Tajamoue Amel El Djazair (TAJ), autre membre de "l'Alliance présidentielle", n'échappe non plus aux turbulences et aux vents de la dissidence et des démissions en cascade. Dans un communiqué rendu public le 5 avril, le "groupe pour le salut de TAJ", réunissant des cadres et des élus du parti, tout en apportant leur soutien au mouvement populaire, appellent à la démission de la direction actuelle, "qui a perdu toute crédibilité", et à la tenue d'un congrès extraordinaire pour permettre à la base militante d'élire une nouvelle direction.