Pour le dixième vendredi consécutif, les rues de Mostaganem ont été le théâtre d'une importante manifestation contre les figures proches d'Abdelaziz Bouteflika, restées au pouvoir après sa démission. Les rues de Mostaganem sont à nouveau noires de monde vendredi, le 10ème consécutif de protestation à travers toutes les régions de la wilaya, contre les figures du "système" restées au pouvoir. L'importante mobilisation, constatée également dans d'autres villes du pays, semble indiquer que les contestataires restent déterminés à obtenir satisfaction de leurs revendications prioritaires: le départ des figures du régime Bouteflika et la mise en place d'institutions de transition. En effet, des centaines de manifestants, enfants, jeunes et vieux, notamment des femmes côte à côte, se sont manifestés et rassemblés juste après la prière du vendredi sur l'esplanade de la mairie au centre-ville de Mostaganem, les manifestants rejettent particulièrement la tenue, le 4 juillet, d'une présidentielle pour élire son successeur, refusant qu'elle soit organisée par des structures et personnalités héritées de l'ancien appareil."Vous avez pillé le pays, voleurs!", scandent les manifestants, à l'issue d'une semaine marquée par le limogeage de personnalités symboles du pouvoir, l'annonce de poursuites judiciaires dans des affaires de corruption et l'incarcération de riches hommes d'affaires accusés de malversations."La justice doit arrêter tous les voleurs", peut-on lire sur une pancarte, alors que la contestation dénonce, depuis le 22 février, les liens troubles entre la présidence Bouteflika et les "oligarques", hommes d'affaires ayant fait fortune grâce à d'énormes contrats publics. Mais certains manifestants, comme Mohamed, fonctionnaire, craignent "de la manipulation de la part du pouvoir": "Est-il rationnel d'ouvrir les dossiers de corruption dans le contexte de la crise politique que nous vivons ?", demande-t-il."Comment des mafieux et des fraudeurs peuvent organiser des élections honnêtes? On marchera jusqu'à ce qu'ils comprennent!"Leurs revendications sont les mêmes: instaurer une véritable transition démocratique sans les symboles du régime. Des bénévoles procèdent, comme chaque vendredi après la fin des manifestations, au nettoyage des rues.