Voilà plus de quatre longs mois que plus de 20 millions d'Algériens battent le pavé d'un vendredi à l'autre et que le pouvoir en place tarde à répondre à leurs revendications si légitimes, dont cette nouvelle République qu'ils réclament depuis, et qui semble répondre à toutes leurs aspirations. Malheureusement, rien ne se pointe à l'horizon et la crise risque de s'aggraver davantage face à ce long bras de fer qui n'ose pas dire son nom. Le ‘'hirak'' revendique toujours une transition conduite par une ou plusieurs personnalités ‘'hors du système' qui doit installer un nouveau gouvernement et organiser des élections libres et transparentes pour élire un nouveau président de la République. Quant au pouvoir, l'urgence est autre et tend à mettre un président qui mènera de nouvelles reformes. Ce processus sera conduit par le chef de l'Etat en poste, M. Abdelkader Bensalah et son chef de gouvernement, M.Noureddine Bedoui, deux personnalités rejetées toujours par le ‘'hirak''. Tel semble être les fondements qui composent aujourd'hui cette impasse politique, chacun s'estime être dans le vrai et le légitime. Le chef de l'état major tient à rester dans la légalité constitutionnelle, et le ‘'hirak'' aspire au renouveau d'une Algérie qui a besoin de solutions politiques émanant de sa base. Pour l'heure, ces deux camps semblent s'engager dans un dialogue de sourds qui risque de perdurer. La situation est déjà si inquiétante et fait craindre le pire, le chef de l'état-major réaffirme d'un discours à l'autre sa fidélité à sa feuille de route, tandis que le'' hirak'' demeure plus que jamais déterminé à poursuivre ses marches pacifiques. Quant aux jours, ils passent si vite et n'attendent personne, et il est si urgent de se questionner sur cette Algérie, aujourd'hui à la croisée de tant de chemins, qui aspire tant à son tour à un retour vers le calme, la quiétude et une si jolie paix de braves. La sagesse doit de nouveau primer, l'entêtement ne mène nulle part. L'Algérie ne peut être un jouet à manipuler par tant d'indélicats et d'insouciants… Le bras de fer doit céder sa place à un consensus de la part de tous, il s'impose et est si nécessaire pour le bien de tous.