En visite de courtoisie au journal Réflexion, Mme Zohour Assia Boutaleb, descendante de l'Emir Abdelkader et porte-parole de sa fondation, a saisi cette occasion pour appeler le peuple algérien à l'unité nationale dans la conjoncture actuelle, marquée par le soulèvement populaire connu sous le nom d'el-Hirak. Mme Boutaleb a fait part de son opposition à ceux qui tentent de freiner la continuité de l'Etat. Elle estime que l'unité nationale est la seule issue de secours de la crise que traverse actuellement le pays, mettant en garde contre les dangers qui guettent l'Algérie, notamment en ce qui concerne l'économie et l'épuisement des réserves de change. Selon elle, la première mesure qu'on devrait prendre c'est de rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions de l'Etat, dans un cadre constitutionnel, en rompant avec les pratiques de l'ancienne autorité. Elle dénonce, à cet effet, la disparition de l'apprentissage politique pour les jeunes. Il faut, dit-elle, encadrer politiquement cette jeunesse en manque de repères et la prendre en charge psychologiquement, en l'impliquant profondément dans le paysage politique algérien. ‘'Les figures politiques de l'ex-alliance présidentielle et de l'opposition doivent toutes disparaitre du paysage et laisser place à une nouvelle élite politique, jeune, enthousiaste et porteuse de projets de société'', a-t-elle proposé. Ceci, a-t-elle ajouté, permettra aux jeunes de prendre conscience que le pays est en pleine mutation et nécessitera l'implication de tous, sans exception, pour arriver à bâtir cette Algérie, libre, prospère et démocratique que tous les Algériens souhaitent voir, c'est-à-dire un Etat de droit où règnent la justice sociale et l'égalité des chances. Faisant l'éloge du mouvement populaire, Mme Boutaleb affirme qu'on vit une révolution du sourire, qui nous impose d'éviter tout dénigrement de personnalités vivantes ou décédées. Elle donna l'exemple du moudjahid Bouregaa dont les déclarations, selon elle, ont été mal-comprises, car M. Bouregaa, a-t-elle ajouté, a toujours eu du mal à exprimer convenablement ses pensées, sans tomber dans l'interdit. Mme Zohour Boutaleb a, par ailleurs, salué les démarches en faveur du dialogue national, qui lui seul dissipera les craintes et donnera les garanties pour une élection présidentielle libre et transparente, organisée et supervisée par une autorité autonome, ayant un consensus politique autour de sa composante. Cependant, la descendante de l'Emir Abdelkader a regretté la marginalisation de la communauté nationale à l'étranger surtout après l'introduction de l'article 51 dans le dernier amendement de la Constitution, qui exclut, selon elle, toute participation de la diaspora algérienne à l'effort national pour élever l'Algérie au rang de pays émergent avec des perspectives économiques prometteuses. Evoquant son arrière-grand-père, l'Emir Abdelkader, Mme Zohour Assia Boutaleb dira qu'il y a encore du travail à faire sur la vie de l'Emir, sur ce qu'il a laissé derrière lui mais aussi sur l'Histoire du pays. Préserver le patrimoine national dont celui de l'Emir qui est à l'abandon et faire la lumière sur ce qui reste caché, inexploité. Pour conclure, la porte-parole de la fondation Emir Abdelkader, a proposé pour le dialogue national de recourir à la coutume du ‘'Djah'' qui est de se rencontrer avec les belligérants et d'ouvrir le dialogue en mettant une croix sur le passé et ouvrir une nouvelle page.