Lors de sa première comparution devant la commission juridique de l'APN, le député Baha Eddine Tliba a demandé un délai de 48 heures pour renoncer à son immunité parlementaire. Mais coup de théâtre, après les 48 heures demandées, il décide finalement de garder son immunité parlementaire, poussant ainsi l'Assemblée populaire nationale à activer la procédure de levée de l'immunité en vertu des dispositions de l'article 127 de la Constitution et de l'article 124 (alinéa 2) de son règlement intérieur. Aussitôt, la procédure finalisée, un vote en plénière est programmé pour ce mercredi. Cependant, d'aucun s'interrogent si les députés, qui vont voter à bulletin secret, vont-ils retirer l'immunité à leur collègue. Et si les députés refusent de sanctionner Tliba, qu'elle sera la réaction de la commission juridique qui a accordé un sursis de 48 heures au député d'Annaba qui les a vraisemblablement bien exploitées. Baha Eddine Tliba a estimé dimanche que la « diffamation » et le «harcèlement » dont il fait l'objet émane des relais de la «Issaba », la bande. « La diffamation et le harcèlement moral dont ma personne fait l'objet actuellement sont issus des manœuvres des relais de la issaba à l'encontre de ceux qui sont réfractaires à l'ordre établi », écrit Tliba dans un communiqué rendu public. Sans les désigner nommément, Tliba pointe du doigt des personnes proches de l'ex-SG du FLN, Djamel Ould Abbes, aujourd'hui sous les verrous. Dans le texte, Tliba raconte les raisons de son audition en qualité de témoin le 4 septembre dernier par le juge d'instruction du tribunal de Cheraga. Il s'agit d'une affaire liée à sa dénonciation des deux enfants de Djamel Ould Abbes, El Wafi et Mehdi qui, la veille des législatives de mai 2017, lui avaient demandé, lors d'une visite à sa résidence à Club des pins, de leur verser la somme de sept milliards de centimes pour lui permettre de conduire la liste FLN d'Annaba. Tliba soutient avoir déposé immédiatement plainte pour « tentative de chantage ». Ayant engagé une enquête, les services de sécurité vont trouver dans les chalets des deux enfants d'Ould Abbes des sommes d'argent, en monnaie locale et en devise ainsi que des dossiers dont les candidats ont fait également l'objet de chantage.