Encore une fois, je m'intéresse quand même à la guerre médiatique des candidats à la Présidentielle en Algérie. J'ai d'ailleurs bien enregistré les deux curieux flashs de la télévision, annonçant d'importants discours des deux présidentiables, Tebboune et Benflis. Ils doivent être particulièrement importants en cette soirée du jeudi 07 novembre 2019. La rumeur se propage comme une traînée de poudre, les regards se figent, les oreilles se tendent, les chuchotements sur les places publiques remplacent les longs silences de fin de journée. Quelque chose se prépare, mais quoi ? Le soir, je m'installe dans mon fauteuil près du poste de télévision qui diffuse quelques spots publicitaires encore plus dégoutants, que ces programmes dépassés coutumiers au copié- collé. Pressé de voir les têtes de ceux qui veulent nous gouverner, je commence à nettoyer mes lunettes de vue offertes par mon ami opticien, pour bien voir leurs visages et déchiffrer surtout, leurs promesses, qui se cachent derrière leurs sourires prisés. L'ancien premier ministre, Tebboune, en profil de victime du clan de Saïd Bouteflika, ne tardera pas à envahir le plateau de la télévision, cette même boite qui a applaudi, il y'a quelques mois, le cinquième mandat, ‘'le roi est mort, vive le roi'' de quoi je me mêle,'' business Is business''. Bien costumé, avec son sourire diplomatique à l'image d'un chef de gouvernement en sursis, Abdelmadjid Tebboune, crie haut et fort : je suis un ‘'novembriste'' qui ne s'alliera jamais avec les inféodés des institutions étrangères, avant de résumer son programme électoral, en 54 engagements électoraux, affirmant, qu'il n'acceptera aucune alliance avec un candidat, soumis aux officines étrangères, et qu'il continuera sa guerre contre la bande et ses résidus avant de lancer un os aux pauvres démunis, promettant d'exonérer les impôts des travailleurs qui touchent des salaires de moins de 30000 DA ! Des flèches empoisonnées en direction de certains candidats et une drague à la famille révolutionnaire… L'ancien premier ministre, ancien directeur de campagne de Bouteflika, Ali Benflis, chassé du pouvoir pour avoir osé rivaliser l'ancien Rais, avec son costume bleu et sa cravate rouge, qui ne lui a jamais porter bonheur durant les précédentes élections présidentielles, revient lui aussi devant les caméras pour confirmer son passage à la Mouradia, un passage qu'il croit facile sans son fameux concurrent Bouteflika ! Ali Benflis, bien dans sa peau cette fois-ci, avec un sourire d'espoir, promet la dissolution de l'APN et la transformation du Sénat, supprimer le sénat dans sa configuration actuelle pour le remplacer par « le Conseil supérieur des territoires », assurant également que le Conseil constitutionnel qui deviendra Cour Constitutionnelle dont son président sera élu par ses pairs ! Un discours qui révèle le profil d'un magistrat qui annonce une reforme dans les institutions juridiques… Je ne peux juger de l'efficacité de tel ou tel programme des candidats, car la campagne électorale ne peut pas être uniquement regardée par les « yeux » d'un autre, c'est le peuple seul qui décidera le jour J pour qui il va voter ?