l'ouverture de la session du comité central, le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, a défendu, dans son long discours, le principe de l'organisation de la présidentielle, estimant qu'elle représente l'option la moins risquée et la moins dommageable pour le pays. Point de suspense. Ali Benfli, leader du parti Talaie El Hourriyet et ancien chef de gouvernement, est officiellement candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain. La décision de sa participation a été entérinée, jeudi, par le comité central, lors d'une réunion tenue à l'Ecole supérieure d'hôtellerie, à Alger. Pour sa première sortie médiatique, Ali Benflis a tiré à boulets rouges Abdelmadjid Tebboune, qui venait juste de retirer les formulaires de souscription de signatures pour prendre part à ces joutes électorales. Pour le président de Talaie El Hourriyet, une candidature de Tebboune, également ex-Premier ministre et ancien ministre de l'Habitat et du Commerce sous Bouteflika, ne signifie rien d'autre que «la consécration d'un 5e mandat sous un autre nom». Catégorique, Benflis pense qu'il s'agit là d'une dénaturation de la prochaine élection présidentielle. «La candidature de Tebboune ne signifie rien d'autre qu'un 5e mandat sous un autre nom. Certes, nous sommes en démocratie et chacun a le droit de se porter candidat à cette élection, mais si la candidature de Tebboune se confirme, j'aurai mon mot à dire», lance Benflis, qui voit en l'élection du 12 décembre l'unique issue pour sortir le pays d'une crise particulièrement grave, qui le secoue avec de dangereuses répercussions qu'il ne peut indéfiniment supporter et absorber, sans compter les risques de dérapage que charrie la prolongation de cette impasse. Cette élection est, pour lui, exceptionnelle et décisive par son impact sur le processus de sortie de crise : elle n'est ni ordinaire, ni routinière, ni une simple formalité. A l'ouverture de la session du comité central, le président de Talaie El Hourriyet a défendu, justement dans son long discours, le principe de l'organisation de ces joutes, estimant qu'elles représentent l'option la moins risquée et la moins dommageable pour le pays, comme il a fustigé Bouteflika et son clan qu'il accuse d'être à l'origine de cette situation chaotique. «Notre session se tient dans un contexte d'une particulière sensibilité et il n'est pas exagéré de dire que le devenir de notre pays se joue dans les mois, sinon les semaines à venir.» Un constat des plus alarmants est dressé par Benflis. Il soutient que l'effervescence et la dangereuse polarisation, qui caractérisent la scène politique à l'approche de l'échéance électorale présidentielle, commandent la prudence, la maîtrise de soi, «pour ne pas nous laisser entraîner dans des ‘‘débats marginaux'' qui nous dévient de nos objectifs. Les enjeux de ce scrutin nous dictent de placer l'intérêt du pays au-dessus de toute considération partisane». Le départ de Bedoui est exigé Benflis rappellera que le système politique imposé au pays, durant près de deux décennies, a vidé les institutions de leur substance, placé la classe politique entre vassalité et surveillance, dévitalisé la société, travesti les valeurs morales de la nation, détruit l'économie nationale et érigé une économie de rente clientéliste et dilapidé les richesses du pays. Il n'omet pas de pointer du doigt la poignée d'hommes d'affaires ayant investi les arcanes du pouvoir. Benflis évoquera les élections du 4 juillet dernier qui ont été rejetées, autant par la révolution démocratique pacifique que par l'opposition politique, en l'absence de garanties pour un scrutin régulier et transparent. Benflis participe à la présidentielle du 12 décembre et exige la réunion des conditions nécessaires et la création d'un environnement politique serein et apaisé pour convaincre le citoyen de se rendre aux urnes. L'ancien chef de gouvernement demande le départ du gouvernement. A la question de savoir s'il renoncera à sa participation dans le cas où cette exigence n'est pas respectée, lui qui a essuyé deux défaites, Benflis a eu pour réponse : «Je ne vais pas rester les bras croisés, j'ai un programme que je compte défendre auprès des Algériens. Je vais faire du porte-à-porte pour convaincre le peuple.» «Notre option pour les élections n'est pas un ralliement intéressé ou obligé à une quelconque feuille de route par calcul politique. Elle procède de convictions bien ancrées», note Benflis qui dit adhérer pleinement aux revendications du hirak et à ses aspirations ! Il devient urgent, selon lui, d'investir de la légitimité nécessaire les institutions, qui auront pour charge d'opérer le changement du régime, de doter le pays d'une nouvelle Constitution, et la première des légitimités à établir dans l'immédiat reste celle du président de la République.