L'Algérie s'est dite surprise de la déclaration faite par le président turc, Recep Tayyip Erdogan dans laquelle «il attribue au président de la République, Abdelmadjid Tebboune des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l'histoire de l'Algérie», a indiqué samedi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. En effet, en réaction à une déclaration récente sur une question d'histoire du chef de l'Etat turc après sa visite d'Etat en Algérie, les dimanche et lundi 23 et 24 janvier, la Présidence a précisé dans un communiqué que « L'Algérie a été surprise par la déclaration faite par le président turc, Recep Tayyip Erdogan dans laquelle, il attribue au président de la République des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l'histoire de l'Algérie»,. «A titre de précision, l'Algérie affirme que les questions complexes liées à la mémoire nationale, qui revêt un caractère sacré pour le peuple algérien, sont des questions extrêmement sensibles. De tels propos ne concourent pas aux efforts consentis par l'Algérie et la France pour leur règlement », a conclu le même communiqué. En clair, les questions d'histoire et de mémoire relatives à la séquence coloniale sont une affaire algérienne dont les questions en suspens sont traitées au niveau bilatéral entre Alger et Paris. La déclaration du président Erdogan à ce sujet, outre le fait qu'elle ne correspond pas à l'échange verbal qu'il a eu avec son homologue Abdelmadjid Tebboune, n'est pas du ressort de la Turquie ni d'un quelconque autre pays. Il s'agit donc d'une mise au point diplomatique adressée au chef de l'Etat turc, dont les propos ont sans doute suscité des commentaires à Paris et au Quai d'Orsay, et un message pour dire que l'Algérie, pays indépendant et souverain de ses décisions, n'est en rien concernée par les désaccords qui existent actuellement entre la France et la Turquie sur différents dossiers. Cette mise au point rappelle en effet qu'entre la France et la Turquie le ton est monté après leurs différends sur la question libyenne. Paris accuse ouvertement Ankara d'ingérence dans ce pays voisin et d'envoi d'un soutien militaire au camp du GNA à Tripoli. Lors de son vol de retour d'une tournée en Afrique, Recep Tayyip Erdogan a, en effet, déclaré au quotidien turc Daily Sabah que le Président algérien Abdelmadjid Tebboune lui a dit que « les Français ont massacré plus de 5 millions d'Algériens en 130 ans ». « J'ai répondu à Tebboune : ‘Si vous m'envoyez des documents à ce sujet (crimes français en Algérie, ndlr), nous serons très heureux. « Je savais que des millions de personnes ont été tuées, mais je n'imaginais pas un tel chiffre », a déclaré Erdoğan à Daily Sabah, ajoutant que « la plupart des dirigeants mondiaux ne connaissent pas ce nombre ».