Les autorités algériennes ne laissent pas passer les déclarations du président turc sur les massacres commis par la France coloniale en Algérie. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public hier en fin de journée, estime, en effet, que les propos attribués par Recep Tayyip Erdogan à Abdelmadjid Tebboune étaient "sortis de leur contexte" et insinue que le volet "sensible" lié à la mémoire est une affaire algéro-française. "L'Algérie a été surprise par la déclaration faite par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans laquelle il attribue au président de la République des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l'histoire de l'Algérie", précise ainsi le communiqué du ministère des Affaires étrangères. "À titre de précision, l'Algérie affirme que les questions complexes liées à la mémoire nationale, qui revêt un caractère sacré pour le peuple algérien, sont des questions extrêmement sensibles. De tels propos ne concourent pas aux efforts consentis par l'Algérie et la France pour leur règlement", conclut le communiqué. Vendredi, Erdogan avait, en effet, affirmé que le Président algérien lui avait confié, lors de sa visite à Alger la semaine dernière, que la France a "tué 5 millions d'Algériens" durant la durée de la colonisation. "Qui m'a dit cela ? C'est le Président algérien qui me l'a dit. Je lui ai d'ailleurs demandé de nous fournir des documents qui prouvent cela. Parce que Macron ne sait pas ce qu'il s'est passé. Il faut le lui rappeler", a-t-il indiqué. Dans sa volonté d'attaquer la France qui lui reproche l'envoi de mercenaires et d'armes en Libye, le président turc est allé jusqu'à accuser le président français, Emmanuel Macron, d'ignorer ces faits. "Bien sûr, les Français ont commis des massacres, non seulement en Algérie, mais aussi au Rwanda. De nombreux pays d'Afrique du Nord ont été témoins de ce type de massacres français dans leur histoire. Le président français Emmanuel Macron ne le sait pas", avait-il encore fulminé.