Mostaganem, centre-ville. Là où convergent tous les regards et où l'on capte la dernière image d'un passage par celle que l'on veut ériger au rang de la perle de Méditerranée, se voit réduite à une ville où règne l'anarchie de l'informel où même la baguette de pain a pour son compte. Interdit de vente et de spéculation pendant quelques mois, il y a quelques années, la baguette de pain revient en force narguant les lois de la République. Qui en est responsable ? A Mostaganem, les boulangeries foisonnent. Leur nombre ne cesse de s'accroitre. Certains artisans du pain ont mis la clé sous le paillasson pour une raison ou pour une autre. Si la baguette ne trouve qu'en nombre réduit sa place sur les étals des boulangers c'est qu'elle est ailleurs. Au niveau de l'épicerie du coin dans des caisses en bois vitrées pour faire hygiénique, le pain s'impose dans le champ de vision quotidien mais dans des paniers à même le sol en plein centre-ville de Mostaganem relève de l'incongruité d'une mentalité qui refuse l'ordre et l'organisation. Manipulée par une et mille mains, transportée à bras d'hommes ou à bord de véhicules non aménagés, la baguette qui finit au milieu de ruelles polluées au gaz d'échappement des véhicules automobiles et des détritus en tous genres trouve bien preneur. A la criée, elle rapporte un dinar l'unité, parfois un peu plus, au risque et péril de la santé du citoyen insouciant dans la nécessité de trouver un point de vente de cette denrée. Refuse-t-on le beau, le règlementaire, l'hygiénique au point où est mise en danger la santé publique ? Et quelle image donne-t-on d'une ville qui veut s'ériger au niveau des villes d'outre-Méditerranée ?