Depuis quelques années, le pain n'est plus commercialisé juste au niveau des boulangeries. Il compte parmi les produits affichés dans les superettes et autres commerces d'alimentation générale. Sauf que, s'il est relativement bien conservé au niveau des boulangeries, ce n'est pas toujours le cas au niveau des commerces. Son transport tout d'abord des boulangeries aux points de vente ne se fait pas dans les normes, constate l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc). « Le pain est un produit sensible, qui n'est pas emballé et n'est pas soumis aux mesures de conditionnement. Quand il est transporté, de plus, dans des conditions non hygiéniques, il devient carrément un produit douteux », estime le président de l'Apoc, Mustapha Zebdi. En fait, certains distributeurs ne font pas la distinction entre le pain et... les légumes. Non seulement ils le chargent dans leur camion comme s'il s'agissait de patates, mais de plus, ils le déchargent sur les trottoirs, à même le sol, dans de fins sachets en plastique. « Nous avons observé deux infractions dans la commercialisation du pain. Ce produit est transporté dans des camions parfois avec d'autres produits non comestibles. L'autre infraction, c'est la distribution du pain dans des paniers crasseux et troués », déplore-t-il. Le pire, c'est que même au niveau des superettes et des commerces, le pain est vendu dans ce même panier sans couverture et s'en trouve ainsi à la portée de la pollution et de la poussière. « Sans oublier les manipulations de la main. Certains consommateurs ont la fâcheuse habitude de toucher plusieurs baguettes avant de faire leur choix. Ce n'est pas hygiénique. De même que certains boulangers et commerçants qui touchent le pain après avoir encaissé de l'argent. Or, il n'y a pas plus sale que les billets de banque et les pièces de monnaie », prévient-il, rappelant que le pain n'est pas « lavable ». L'Apoc conseille donc les consommateurs de n'acheter le pain que chez les boulangeries et dans les commerces où il est conservé et commercialisé dans de bonnes conditions. Eviter absolument, par ailleurs, le pain vendu dans l'informel. Outre les conditions lamentables de sa conservation, son origine de fabrication n'est pas sûre. « La culture de consommation fait encore défaut chez nous. Les consommateurs ne sont pas conscients des conséquences de leurs comportements qui peuvent être, sans le savoir, un danger pour leur propre santé », avertit Zebdi